17 mars
- Nombre de cas en France : 7 340 (175 morts)
- Nombre de cas en Inde : 140 (2 morts)
- Fermeture des monuments historiques, et de certains temples.
- Fermeture des écoles partout en Inde – déjà en place à Delhi NCR depuis le 5 mars. Il faut dire, en Inde, on ferme les écoles pour tout et rien : trop chaud, trop froid, trop de pluie, élections etc. C’est qu’il y a en général les grands-parents ou des nounous à demeure, voire les mères qui ne travaillent pas. Pour les plus démunis c’est une autre histoire.
- Le Gouvernement demande aux autorités de mettre en place la distanciation sociale.
- Hier, les autorités de Delhi ont réquisitionné 3 hôtels pour la quarantaine des passagers entrant en Inde : 2 Lemontree et l’Ibis d’Aerocity – la note sera à la charge du voyageur, mais limitée à 50€ la nuit.
Hier nuit, grande première, j’écoute le discours du Président français en live. Celui dans lequel il répète six fois que mon pays est en guerre. Et dans lequel il annonce la fermeture des frontières. En fin de journée, la fatigue aidant, je craque ma petite larme. Depuis 2006, la France ne m’a jamais parue aussi loin. La raison me dicte de me calmer : ce n’est que pour que quelques semaines, et en cas d’urgence l’ambassade nous rapatriera. Peut-être mais je n’ai pas envie d’être raisonnable ce soir. Alors je chouine. Et mon mari me demande de cesser d’aller sur Facebook :-)
La bonne nouvelle du jour c’est que mes amis français souvent trop occupés pour se souvenir de moi – en même je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même, c’est moi qui suis partie – se rappelle à mon bon souvenir ! Ils ont un peu plus de temps pour envoyer des messages, c’est chouette.
Et puis mes voisins indiens se sont mis au télétravail et les aires publiques de la résidence les voit désormais se balader – oui je sais, c’est illogique, ils sortent maintenant qu’on leur demande de rentrer chez eux… Mais du coup, on se rencontre, on se parle, on rit, on échange. Certains (Indiens) flippent (au bord de la psychose), la plupart voit tout ça de loin, incapables de même imaginer ce que les Chinois et les Européens vivent et beaucoup prennent la situation avec philosophie. « Dekhte hain. » (On verra bien.) C’est-à-dire qu’ici, on est habitués aux catastrophes naturelles : sécheresses, inondations, tremblements de terre, famines (24 entre 1770 et la dernière, en 1943, qui auraient fait 60 millions de morts), la grande grippe de 1818 qui auraient causé 17-18 millions de morts (source). Bref, inconscients ou philosophes, les Indiens vivent au jour le jour…
Ils ont même leurs propres blagues du genre « Ce que les Indiens n’ont pas réussi à apprendre aux Anglais en 400 ans [d’occupation], le coronavirus leur a appris en 4 jours : le namasté » !