C’est le peintre et plasticien français Jean Dubuffet 1901-1985 qui a inventé en 1945, le nom d‘Art brut. Son influence a été déterminante pour l’évolution de ce concept. Mais dès 1922 le docteur Hans Prinzhorn a publié, le très documenté : Bildnerei der Geisteskranken –Expressions de la Folie . Il y explore les limites entre l’art et la psychiatrie, entre la maladie et l’expression créatrice. Dans cet ouvrage, il étudie notamment les cas de Karl Brendel = August Klotz = Johann Knüpfer = August Natterer = Franz Pohl = Adolf Wölfli = Louise Vialat
Le livre est un succès auprès du monde artistique, notamment de Paul Klee aux Surréalistes. André Breton et Paul Eluard se sont également intéressés aux créateurs en milieu psychiatrique.
L‘art brut ce n’est pas seulement ce que l’on a longtemps appelé « l’art des fous » ou « l’art des aliénés » Jean Dubuffet s’éloigne de ce concept.
Il déclare : « Nous entendons par Art Brut des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc, le mimétisme contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, a peu ou pas d’influence. De sorte que leurs auteurs y tirent les sujets, choix des matériaux mis en œuvre, les moyens de transposition,les rythmes, les modes d’écritures, etc. de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode.
Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art donc où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe».
Il publie aussi en 1949 « L’Art brut préféré aux arts culturels »
L’Art brut, c’est celui de ceux qui ne sont pas artistes – les fous, les mystiques ou encore les révoltés. On parle aussi de l’art inculte, l’art marginal, l’art excentrique , l’art outsider . Et peut-être à la marge l’art modeste. D’abord incompris, l’Art brut s’affiche aujourd’hui dans les galeries comme l’Outsider Art Fair et les musées les plus prestigieux.
Et de nombreux ouvrages ou publications lui sont consacrés. Par ailleurs, les œuvres d’un certain nombre de « créateurs d’art brut » trouvent maintenant acquéreur à des montants importants, qui n’ont rien a envier au marché de l’art. Le Temps de Lausanne a ainsi titré « L’envolée de l’art brut » Et aussi l‘Art brut sous le feu des projecteurs
On trouve des collections d’art brut à Lausanne, à Zurich, à Paris à la Halle Saint-Pierre, La Fabuloserie, Le LaM à Villeneuve d’Ascq, à Strasbourg, à Amsterdam, au Moma à NYC, la collection Treger-Saint Silvestre = l’Oliva Creative Factory = l’Atelier-Musée à Montpellier = le Kunsthaus Kannen – Museum für outsidet und art brut de Münster , le Naemi – National Art Exhibitions of the Mentally Ill
Il y a aussi des galeries spécialisées comme, Christian Berst, Claire Gorcia , Polysémie une revue anglaise Raw Vision, un festival à Vancouver