Le Québec convoque de gros employeurs et PME jugés non essentiels pour fermer leurs portes en moins de 48 heures, provoquant la surprise ou même l'agitation de plusieurs.
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"C'est majeur, c'est un désastre", a déclaré le PDG du Conseil du patronat, Yves-Thomas Dorval, quelques minutes après le point de presse du Premier ministre François Legault sur l'évolution de la pandémie.
Il n'était pas le seul surpris par cette annonce du gouvernement touchant des milliers d'entreprises à travers la province. Ils devront fermer pendant trois semaines. Certains patrons à qui The Journal s'est entretenu ne s'attendaient pas à une telle décision.
La Corporation des parcs industriels du Québec estime que le gouvernement va trop loin avec cette fermer économique, craignant la multiplication des faillites.
Liste évolutive
À 15 h 30 hier, plusieurs entreprises ne savaient toujours pas si elles étaient jugées essentielles. D'autres étaient choqués par l'obligation de fermer.
Les fonderies d'aluminium, ou même Manac, qui fabrique des semi-remorques, l'industrie du transport toujours en activité, attendaient des réponses. La liste a été publiée en fin de journée.
"Cela aura des conséquences économiques, sociales et psychologiques importantes", prévient M. Dorval, ajoutant qu'hier matin, il discutait encore des mesures à prendre en matière de construction pour la sécurité des personnes.
En juillet dernier, près de 160 000 travailleurs avaient quitté les chantiers de construction du Québec pour les vacances de la construction.
Rendre de l'argent et rapidement
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) affirme qu'il est urgent que le gouvernement déploie des mesures économiques qui fourniront rapidement des liquidités aux entreprises.
En particulier, la FCEI propose de suspendre le paiement de la TVQ et de la TPS et des subventions salariales jusqu'à 75% du revenu des travailleurs licenciés en raison de l'urgence sanitaire.
Le gouvernement Legault prévoit déjà de débloquer 2,5 milliards de dollars pour soutenir les entreprises du Québec.
"Il faut envoyer un message pour rassurer le monde des affaires", explique François Vincent, vice-président de la FCEI. Les annonces économiques sont importantes et nécessaires pour permettre aux entreprises de se mettre en veille prolongée et d'être présentes lorsque les affaires reprendront ", a-t-elle déclaré.
"C'est un jour sombre pour toutes les entreprises du Québec", explique Véronique Proulx, PDG des Manufacturiers et Exportateurs du Québec, qui craint que les prêts ne soient pas suffisants.
- Avec la collaboration de Jean-François Cloutier.
L'annonce de la fermeture d'entreprises jugées non essentielles pendant trois semaines a secoué des milliers d'entreprises au Québec, des petits propriétaires aux grandes usines. Alors que certains commerçants l'ont accueilli philosophiquement, d'autres ont vu leurs préoccupations s'intensifier.
LA CONFUSION EN AÉRONAUTIQUE
La confusion la plus totale régnait encore hier soir dans la plupart des grandes entreprises du secteur aéronautique au Québec. Bombardier et Airbus ont déclaré hier soir qu'ils n'étaient pas en mesure de confirmer si leur personnel serait invité à rester à la maison ce matin.
Pour ajouter au flou, certaines entreprises telles que Pratt & Whitney Canada, Héroux-Devtek et CAE se considéraient à l'abri d'une fermeture en raison de leurs activités de fabrication et d'entretien pour le secteur militaire.
"Nous venons de recevoir une note de service nous disant que nous sommes considérés comme un service essentiel jusqu'à nouvel ordre", a également partagé avec nous lundi Filbert Lazarre, plaqueur à Héroux-Devtek et représentant syndical de l'usine de Longueuil.
- Martin Jolicœur et Francis Halin
"Nous n'avons pas encore reçu de notification officielle [...] et nous recherchons plus d'informations ", a déclaré Simon Letendre, directeur des relations avec les médias chez Rio Tinto.
Au syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Arvida, le président Alain Gagnon a également cherché à comprendre.
"Nous demandons au gouvernement Legault de revenir sur sa décision. Il est impossible de fermer les usines pour demain soir. [...] Le gouvernement n'a pas consulté la grande industrie. "
Les fonderies d'aluminium emploient 7 500 personnes au Québec.
- Jean-François Tremblay et Jean-François Cloutier
IL Y AURA TOUJOURS DE LA BIÈRE
Les quelque 500 travailleurs de l'usine et du centre de distribution de Molson sont considérés par le Québec comme essentiels et continueront donc à faire de la bière, a appris Le journal.
"Molson poursuivra ses opérations car nous rentrons dans la catégorie de la" transformation alimentaire ", qui n'est pas soumise à l'obligation de fermeture", a confirmé mardi après-midi Éric Picotte, président du syndicat des Teamsters Molson.
Quant à Labatt, Le journal hier n'a pas rejoint l'entreprise ou le syndicat. La brasserie a récemment indiqué qu'elle s'apprêtait à fabriquer un antiseptique pour les mains.
- Francis Halin
LES MINEURS RETOURNENT LEUR PRODUCTION
Newmont a annoncé hier qu'elle cesserait d'exploiter sa mine Éléonore dans le Nord-du-Québec.
"Newmont a décidé de limiter le personnel sur place pour se conformer à la restriction gouvernementale [...] sur les voyages ", a-t-elle déclaré. Osisko a également retiré ses perspectives de production pour 2020 jusqu'à nouvel ordre.
"Nous analysons ce que l'on entend par" minimisation "qui est mentionné [dans la liste des services essentiels] Répondit l'Association minière du Québec.
- Jean-François Cloutier
PLUSIEURS COMMERCES QUI FERME
Le Groupe Canam, qui fabrique des composants métalliques, fermera aujourd'hui ses cinq usines à minuit à la demande du Québec. Cette mesure aura un impact sur 1600 travailleurs. Les employés de bureau pourront travailler à domicile. Le fabricant de semi-remorques Manac pourrait également être contraint de fermer ses installations. À 17 heures. hier, l'entreprise n'a toujours pas reçu de réponse du gouvernement pour savoir si elle était considérée comme une entreprise essentielle. Environ 950 travailleurs pourraient être touchés. Bombardier Produits Récréatifs fermera son usine de Valcourt, dans les Cantons-de-l'Est.
- Jean-Michel Genois Gagnon et TVA Nouvelles
IL CRAINT UN RETOUR DE LA CIGARETTE
"Je sais que mes clients vont simplement retourner au dépanneur pour acheter des cigarettes", explique Jonathan Adams, gérant de la boutique de vapotage Vapit à Verdun, qui fermera aujourd'hui.
Beaucoup "ont besoin de leurs produits" pour vapoter, incapables d'arrêter de fumer du jour au lendemain, a-t-il dit. En termes de viabilité de l'entreprise, cela dépendra de la durée de la fermeture. "Si ce n'est que trois semaines, ça va. Mais si c'est deux ou trois mois ...", lâche-t-il.
- Dominique Scali
UN GARAGISTE DECIDE DE FERMER
Un garagiste du quartier Maisonneuve de Montréal a décidé de fermer sa station-service pour éviter que son entreprise ne soit une source de propagation.
"Bien sûr, il y a moins de trafic que d'habitude, mais tout le monde doit entrer pour payer. Avec la machine Interac ... Il y a trop de contacts", explique Yves Malo, du Garage Yves Malo et Fils. Il suivra donc tous les entreprises qui sont obligées de fermer.
"Tout le monde avait déjà rendez-vous pour des changements de pneus", ajoute-t-il encore. "Nous sommes très fiers de lui [François Legault]. Nous entamons ce qu'il demande. Nous voulons le surmonter [de cette pandémie] ", Conclut-il.
- Dominique Scali
68 000 TRAVAILLEURS TOUCHÉS DANS LES PARCS INDUSTRIELS DU QUÉBEC
Environ 68 000 travailleurs, qui travaillent dans les 25 zones industrielles de la région de Québec, risquent de devenir sans emploi au cours des trois prochaines semaines, déplore la Corporation des parcs industriels du Québec.
L'annonce du gouvernement Legault a eu une bombe hier pour le président de la Société, Pierre Dolbec.
"Les deux bras sont tombés au sol ... Honnêtement, je ne comprends pas. Il y a un gang d'entre eux qui ne dormira pas ce soir. Ici au Québec, ce sont 3 000 entreprises. Là, il vient d'envoyer 68 000 personnes chez lui", il s'est rebellé au téléphone, croyant que le gouvernement du Québec allait trop loin.
"Ça va mettre les entreprises sur le cul. Il y a des industries qui vont perdre des millions en fermant. C'est assez cauchemardesque. Je comprendrais si nous étions dans la même situation que l'Italie, mais nous sommes loin d'être là. "
- Jean Luc Lavallée
MÊME LE SITE HYDRO EST ARRÊTÉ
La construction des grands projets d'Hydro-Québec souffre également de la hache du gouvernement du Québec. Le site de la Romaine-4 sera presque entièrement démobilisé au cours des prochaines heures; 325 travailleurs devront quitter le chantier situé à une centaine de kilomètres de Havre-Saint-Pierre.
Les services essentiels seront toujours maintenus. Les électriciens, les plombiers et les monteurs de lignes resteront dans les installations.
- Pierre-Paul Biron
"Il y avait encore quelques personnes chaque jour qui venaient acheter une plante pour se remonter le moral", explique Nathalie Garneau, propriétaire de l'Atelier floral Les 4 Saisons, à Verdun.
Son employée, Jeanne Gourd, a fermé ses portes pendant les trois prochaines semaines hier soir. Les deux experts en design floral s'occuperont à tour de rôle des plantes, même si l'entreprise est fermée. Ils prennent cette fermeture avec philosophie. "Rien ne se passe pour rien. Cela nous donnera du temps pour réfléchir", explique Mme Garneau.
- Dominique Scali
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble