26 mars – Je vais bien, tout va bien, je suis gai, tout est gai ! Ou pas…
- Nombre de cas en France : 25 233 (1 331 morts)
- Jour de confinement : 9
- Nombre de cas en Inde : 649 - dont 43 étrangers apparemment (13 morts)
- Jour de confinement à Gurgaon : 4 / National : 2
Ma nounou parle en coréen à Samourai Junior, ça le fait tourner en bourrique – elle est népalaise, rien à voir. Mais elle est fan de sitcoms coréennes.
Mon Samourai de 5 ans fait des sophismes : “I hate the world ! ” Ah bon, mais pourquoi ?? “Corona virus is in the whole world [and I hate corona virus] so I hate the world!” Quant à moi je vais devenir chèvre s’il m’appelle une fois de plus… Ou bien je vais donner mon boulot à la nounou et m’occuper de lui ;)
À part ça, de nouvelles difficultés techniques apparaissent tous les jours. Internet a 2 de tension. Amazon ne livre toujours pas. Les employés du gaz ne sont plus autorisés à entrer dans la résidence et nous découvrons les joies de devoir transporter une bombonne sur 200 mètres. Certains voisins se disent près à aider mais les chefs de la résidence s’insurgent au nom de la distanciation sociale.
Des propriétaires qui ont peur de se faire infecter virent des soignants de leurs auberges de jeunesse. Et parfois ces derniers se font taper dessus par les flics quand ils essayent d’aller bosser – on a dit on reste à la maison bon sang ! Les flics commencent d’ailleurs à débloquer et donner du bambou sur tout ce qui bouge. En même temps, ils sont tous sous pression, dehors à bosser alors que le Premier Ministre a dit que quiconque sortait aller mourir et tuer sa famille. Dans le Punjab, certains policiers auraient acheté tout le stock de légumes d’un vieux vendeur qui refusait de rentrer chez lui avec ses produits.
Nos voisins autrichiens se font la malle – leur Gouvernement a donné à ses nationaux résidant en Inde leur « dernière chance » d’être rapatriés et leur entreprise a décidé de la saisir, un peu contre leur gré. Ça me rend triste de les voir partir ; ils sont un petit peu des parents de substitution – même si j’ai vraiment du mal à les comprendre avec leur accent à couper au couteau. (L’ambassade de France est en train d’organiser le rapatriement des quelques 2 000 Français en Inde qui ne sont pas résidents ; ils seraient 100 000 dans le monde. Pas évident quand les transports sont annulés, déjà pour organiser un avion international depuis une grande ville et ensuite pour acheminer les gens depuis de plus petites villes. Et certains se payent encore le luxe de refuser de monter parce qu’ils refusent de payer 450€ de billet. Va savoir leur plan de survie à ceux-là, quand tu sais que les hôtels sont fermés, sauf ceux qui sont accrédités pour de la quarantaine, et que les Indiens ont comme qui dirait pas envie d’héberger ces Occidentaux qui ont amené la maladie avec eux. D’ailleurs, il existe une initiative pour aider les Français à l’étranger : SOS un toit pour les Français. www.sosuntoit.fr
Notre voisine espagnole déprime, elle garde le rangement des placards pour plus tard mais du coup elle s’ennuie déjà. Pendant le petit déjeuner, j’ai vu la tête de son mari, à moitié bouffée par un masque, passer par-dessus la barrière pour regarder dans le jardin. Il cherchait ses gosses (qui ne sont pas censés sortir) et il a failli me faire avoir une crise cardiaque.
Ma voisine italienne panique. Son mari est au Texas depuis janvier. Elle doit partir dimanche en Italie pour ensuite le rejoindre, avec leurs deux fils ados. Mais c’est pas gagné. En attendant, elle ne perd pas le nord, et me propose de me vendre son surplus de vin italien !
Une autre voisine a invité mon fils à jouer avec sa fille, ils sont super potes. Apparemment le message du « chacun chez soi » a du mal à imprimer.
Ce soir, je vais boire un coup, de balcon à balcon, avec notre autre voisine. C’est incroyable mais je n’ai jamais autant parlé avec mon entourage que depuis que nous sommes confinés.
Le temps est tristoune. Alors que l’été devrait être bien installé, il vente, pleuviote, bref du jamais vu. Du coup, les températures sont clémentes, ne nous plaignons pas ! La nature reprend ses droits, les feuilles ne sont plus ramassées.