Chlorochlorophyle…

Publié le 29 mars 2020 par Ivanoff @ivanoff

Les ronciers n’avaient plus qu’à bien se tenir ! Une curieuse urgence à devoir nettoyer mon jardin m’a saisie à peine levée ce matin. Et quand je décide de débroussailler, je ne fais pas les choses à moitié, que dis-je ? Une bande de Huns n’aurait pas bataillé plus cruellement contre toute herbe non munie d’une attestation de sortie de terre sans utilité essentielle ! Et moi, les ronces, j’en vois pas trop l’utilité, surtout ce soir en regardant mes avant-bras délicats griffés de haut en bas …

J’ai donc de quoi m’occuper pour quelques semaines, au creux de ma verdure terrorisée à l’idée de me voir chercher de quoi remplir mes journées d’ermite troglodyte…

Demain, même politique puisque l’ennemi ne s’est pas encore rendu, je prendrai à revers l’adversaire tapi, (mais je l’ai vu), au pied du grillage, près de la cabane, au fond du jardin, et je ne donne pas cher de ses acolytes mousseuses, de ces bambous d’importation douteuse, de ce foutu crampon de lierre, demain c’est certain, en héroïne j’irai combattre l’ivraie au risque de rencontrer quelque orvet affolé au claquement martial de mes bottes en caoutchouc !

Que voulez-vous, tout cela ne s’improvise pas, et je ne m’interdis pas de faire évoluer ma stratégie en fonction de l’état de mon arsenal, car en se premier jour de bataille, je déplore la perte d’une emmanchure de sarcloir ainsi que le manche d’une binette qui a rendu l’âme lors d’un ultime assaut contre un buisson d’épines rebelle ! Quelques blessés sont hospitalisés dans mon garage, je cherche activement dans mes tiroirs quelque chlorocolle salvatrice qui puisse leur offrir une seconde chance, mais je dois faire quelques essais encore…

Bientôt, mon jardin tout épilé pourra revêtir ses plus beaux atours échancrés, libéré de sa camisole il n’en respirera que mieux les effluves du lilas tout près de déposer ses bouquets à mes pieds…