Alors que les commerces sont fermés depuis la soirée du 15 mars, la question du paiement de leur loyer a depuis fait couler beaucoup d'encre. Et c'est maintenant au tour des brasseurs de rompre le silence et d'exprimer - concrètement - leur soutien total aux cafetières.
Alors que les commerces sont fermés depuis la soirée du 15 mars, la question du paiement de leur loyer a depuis fait couler beaucoup d'encre. Et c'est maintenant au tour des brasseurs de rompre le silence et d'exprimer - concrètement - leur soutien total aux cafetières.
Le temps des discours est révolu, la Brasserie Nationale a décidé d'agir. L'entreprise qui produit notamment de la bière Bofferding se jette ainsi à l'eau et lance de nouvelles initiatives, à contre-courant de ce que défendait Georges Krieger, président de l'Union des propriétaires, en appelant "à ne pas renoncer pour l'instant aux loyers" dans ces temps de crise.
Dans un communiqué de presse publié lundi, le brasseur luxembourgeois a donc annoncé vouloir "trouver une solution appropriée". En d'autres termes, l'entreprise s'engage à accorder un délai de paiement des loyers "pour chaque entrepreneur Horeca" et réfléchit également, avec les propriétaires, à des "mesures complémentaires".
Pour son directeur Georges Letz Jr, c'est une nécessité pour l'équilibre de tout un secteur. "Nous sommes tous dans le même bateau", a-t-il déclaré dans la dernière édition du Lëtzebuerger Land,et n'hésitant pas à manifester son soutien. Peu importe de quel côté l'eau entre, nous serons tous mouillés. "
Alors que les annonces et les initiatives se multiplient en réponse à la crise provoquée par la pandémie mondiale, l'organisation à but non lucratif chargée de défendre les propriétaires a appelé les donateurs privés à ne pas agir, du moins pour le moment. Une déclaration dénoncée par certaines parties.
Et à ce jour, pas moins de 386 immeubles ont été loués par la brasserie luxembourgeoise à des propriétaires, qui se sont ensuite sous-loués à des cafétiers. Une position prise par un poids lourd du secteur qui sonne donc comme un camouflet aux directives de l'Union des propriétaires. "Si le propriétaire ne veut pas [faire un geste] et que le sous-locataire ne peut plus, a expliqué Georges Lentz Jr. à l'hebdomadaire, "nous devrons payer".
Une vision partagée par M Immobilier, un autre acteur majeur. La société anonyme est en effet propriétaire du complexe situé le long des rives de Clausen, mais également 180 bistrots de quelque 1 200 dans le pays. "Nous prendrons des mesures pour faciliter la vie de nos locataires", a également promis la semaine dernière Serge Libens, président de M Immobilier à Terre.
Alarmée par la situation de crise actuelle, la Confédération luxembourgeoise du commerce (CTC) invite les consommateurs à rester fidèles aux commerçants. De plus, le CTC recommande des délais de paiement des loyers commerciaux de plusieurs mois, voire des réductions.
Au-delà de ces engagements et des différentes actions de l'entreprise, la Brasserie Nationale entend également faire appel aux consommateurs pour la solidarité. Le brasseur prévoit de lancer un café en ligne début avril. Baptisé Café Courage, ce projet permettra aux propriétaires de cafés de vendre des bières en ligne. Les clients auront alors la possibilité de choisir entre les consommer lors de la réouverture de l'établissement ou les convertir en dons, afin de soutenir financièrement les cafétiers à leur manière. Il reste à voir si cet appel sera entendu.
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