TESTAMENT QUOTIDIEN J e raconte une gare un fleuve une guitare EVERYDAY TESTAMENT I write about a station or a river a guitar Christian Bachelin [
Une mansarde vague un arbre un matin nu
Haute mélancolie de la pluie sur la mer
Une seconde à peine de conscience ardente
Je raconte à voix ivre le rouge et le noir
Fenêtre délirante ouverte sur le large
Ô mon identité soumise aux quatre vents
Cortège quotidien dont retombe la cendre
A hazy attic room a tree a naked morning
The melancholy sweep of raina cross the sea
Scarcely a second's burning consciousness
In a drunken voice I tell about the red and black
The raving window open to the waves
Oh my identity that's buffeted this way and that
The daily slow procession's falling ash
Neige exterminatrice : poèmes 1967-2003, éditions Le Temps qu'il fait, 2004. Préface de Valérie Rouzeau*] in Agenda, Anglo/French Issue, Vol. 53, N os 1-3, Winter 2019/2020, pp. 20-21 ; in Valérie Rouzeau, Éphéméride, éditions La Table Ronde, 2020, pp. 18-19.
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* " Remarquablement méconnu du plus grand nombre, Christian Bachelin n'est pas un poète d'aujourd'hui, c'est un poète de toujours, on devrait s'en réjouir beaucoup dès maintenant. " (Valérie Rouzeau : Préface de Neige exterminatrice)
I'll give you a gasometer a norrow width of wall
A skinny horse a wash hung out to dry
The ending of the travels of Odysseus
On a far island lost in winter smoke
I'll tell you also of a swallow's death
The blue of an anemone a crime in suburbs to the north
And the I'll tell you a sad dawn of love
And day will close its shutters made of cloud
In vain I shall translate the cinders'rasp
The writhing fish that's slapped across the sink
In vain convey the rustling of the grasses after rain
Words fly off anguish stays
Snapshot child of sun and shadow
Is all l've lived this little pool of light
Scarcely a burning second to look back
A whole immortal legend that I can't admit.
Translated by Susan Wicks
Je vous dirai un pan de mur un gazomètre
Un cheval maigre une lessive sur un fil
Et comment s'acheva le voyage d'Ulysse
Sur une île perdue dans la fumée d'hiver
Je vous dirai encore une hirondelle morte
Un crime en banlieue nord le bleu d'une anémone
Je vous dirai encor une aube d'amour triste
Et le jour fermera ses volets de nuages
En vain je traduirai le cri du mâchefer
Le spasme du poisson qu'on jette sur l'évier
En vain le bruissement de l'herbe après la pluie
La parole s'envole et l'angoisse demeure
Enfant instantané de l'ombre et du soleil
N'ai-je vécu en tout que ce peu de clarté
Une seconde à peine de mémoire ardente
Toute une éternité de légende inavouable