Il y a les impératifs indiscutables : éviter les contacts physiques, se protéger pour protéger les autres, jouer collectif pour ne pas mourir. Des évidences, bien sûr. Et puis des injonctions, qui changent et qui varient : porter un masque, ou pas, ou mal. Allez savoir. On se protège. On s’illusionne. On fait attention. On y croit.
Et puis il y a aussi la vraie vie de celles et ceux qui ne peuvent pas se poser ces questions-là, qui n’ont pas le sou, qui peinent à trouver leur chemin désormais parce-qu’ils n’ont pas d’imprimante, qu’ils n’ont qu’une connexion approximative sur internet. Ceux qui n’y connaissent rien, les illectroniques et les pauvres, pour parler crument. Et puis surtout les premiers de cordée face au danger tous les jours, aussi, évidemment.
Et puis aussi les femmes et les enfants victimes de conjoints et de pères violents, qui prennent sur la gueule au quotidien sans aucun répit, ans aucun recours. Je lisais ainsi hier, je ne sais plus dans quel titre de la PQR, qu’un père avait tué son fils parce-qu’il avait oublié quelque chose à l’école.
Alors oui, il faut rester confiné, mais j’apprécierai que les plus veinards d’entre nous ne donnent pas de leçon à ceux pour qui le confinement est physiquement insupportable. Ceux qui risquent de mourir dans ces lieux clos, simplement parce-que, justement, ces lieux sont clos. On ne peut pas accabler les familles de 6 personnes dans 60 m2 au 7e étage, par exemple (et il y a pire encore), tandis que les donneurs de leçon attendent que l’eau de leur piscine chauffe. J’aimerais que l’on puisse se soucier vraiment des enfants en danger, des couples qui vacillent, des coups portés parce-que la famille craque de partout. La santé de tous est essentielle, elle est aussi mentale et sociale.