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Rencontres…

Publié le 08 avril 2020 par Ivanoff @ivanoff

La vie est faite de rencontres.

Je croise des gens. Des rencontres prévisibles, celles mon quartier où de ma région, avec qui je peux avoir en communs, souvenirs ou centres d’intérêts, qui deviendront ou pas des relations, voire des amis. D’autres que le vie met sur mon chemin, d’abord semble t’il par un hasard qui plus tard s’avèrera bienheureux ou providentiel…

Des animaux, comme cet écureuil qui l’été dernier, jouait les acrobates sur ma pergola ou ces chats opportunistes ou réellement « sans dieux ni maitres » qui viennent quémander quelques croquettes, un câlin, et puis s’en vont vite ailleurs « croquéter » à d’autres râteliers…

Des paysages, des lieux, qui se révèlent tels ces rêves dont on ne sait dire s’ils n’ont pas une part de réalité, des lieux qui nous suggèrent une connivence, un air de « vieille connaissance », qui nous bouleversent ou nous effrayent…

Des arbres, oui, des arbres en particuliers, comme celui qui jadis à Rouge-Gazon, (https://www.mot-a-mo.com/2008/12/un-arbre-ma-parle-deux/) m’a retenue d’une chute, et serré dans ses branches moussues, et que j’ai enlacé à mon tour, découvrant à travers son écorce rugueuse la tendresse que cachent souvent les êtres réservés…

Des objets, comme ceux sur lesquels mes yeux se sont posés au hasard d’une brocante, qui m’ont chuchoté « je t’attendais »… De ceux qui sont arrivés dans ma vie il y a très longtemps, et qui aujourd’hui résonnent comme une prémonition, telle cette petite vierge en bois, dénichée il y a des années chez un antiquaire par mon défunt mari, achat que j’avais trouvé curieux à l’époque… Elle est aujourd’hui posée sur la cheminée de mon salon, veillant peut-être sur la destinée dont elle me soupçonnait : J’ai déménagé, j’habite aujourd’hui une petite maison dans un lieu-dit appelé « La Vierge »… Ou encore comme cette autre vierge que sculpta mon Papa, dans un morceau de bois trouvé au bord de la Marne, celle là plus imposante puisque façonnée dans un morceau de tronc de chêne tout piqueté de vieillesse. Je n’étais encore qu’une fillette. Or, depuis la disparition de mes parents, elle est maintenant chez moi, comme inspirée par l’amour paternel inconditionnel et protecteur…

Ce sont sans doute ces rencontres qui façonnent nos vies, qui remplissent nos êtres et nos intérieurs, qui donnent sens à nos itinéraires parfois surprenants. L’isolement actuel dû au confinement qui nous est imposé par absolue nécessité, ne nous prive aucunement de nouvelles rencontres. Certes elles se font différemment, mais au-delà de celles qu’amène la solidarité des temps difficiles, il y a celles aussi qu’on fait avec soi-même…

Nous nous découvrons encore, alors que nous pensions bien nous connaître, la « solitude » est un miroir qui ne ment pas… Les rapports que nous entretenons avec nous-mêmes et tout ce qui nous entoure habituellement dans le bruit et la précipitation, s’apaisent enfin et prennent le temps de se révéler. Le calme qui s’impose, effrayant puisque inaccoutumé, ou apaisant parce qu’au bout du compte bienvenu, devient le creuset de nouvelles conquêtes et de fructueuses révélations.

« La différence est nécessaire, le manque aussi, pour que naisse le désir et survienne la rencontre ».

De Jacques Salomé dans « Bonjour la tendresse (1992)


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