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News bière – A Angers, les maraîchers occupent des bars et salons de coiffure – Bière noire

Publié le 12 avril 2020 par Cafesecret

News bière – A Angers, les maraîchers occupent des bars et salons de coiffure

 – Bière noire

(AFP) - Privés de marchés, les maraîchers investissent dans des bars et salons de coiffure à Angers pour vendre des carottes, des radis et des asperges, qu'ils n'auraient pas pu vendre autrement pendant l'accouchement. Une initiative saluée par les locaux.

Sarah, 39 ans, foulard bleu et lunettes, sort avec deux lourds sacs du salon de coiffure "F. Rocher", transformé pour l'occasion en dépôt de fruits et légumes dans le cadre de l'opération "Adoptez un maraîcher".

"J'ai été ravie de découvrir cette initiative. Ce fut un choc d'apprendre que les marchés ne pouvaient plus tenir car je ne vois pas comment il y a plus de risque d'être contaminé sur un marché en plein air que dans un hypermarché", note-t-elle en lui montrant. fournitures de poireaux, oignons, chou-fleur et persil.

Le 27 mars, à la suite des annonces du Premier ministre, le préfet du Maine-et-Loire René Bidal a interdit les marchés alimentaires dans les grandes villes du département, estimant que "la promiscuité des péniches sur les lieux publics ouverts" était là "difficile à contrôler et interdire".

La commune d'Angers a alors contacté des commerçants pour lui proposer d'ouvrir ses magasins et accueillir les producteurs locaux. Trente volailles, laiteries et maraîchers participent désormais à l'opération. "Nous inventons des formes de circuits courts, de lieux locaux qui permettent aux producteurs de survivre et aux Angevins d'avoir des alternatives", explique le maire Christophe Béchu (LREM).

- Tiroirs à asperges et à bière -
Pour Jules Viémont, 30 ans, la transition a été facile. "Une cliente est venue nous offrir son salon de coiffure pour que nous puissions vendre nos légumes", explique-t-il, la bouche cachée par un masque en forme de bec de canard.

Ce mercredi matin, le salon, situé à quelques centaines de mètres de la place du marché, est toujours plein: une file de vingt personnes s'étire le long du trottoir. "Aujourd'hui, nous aurons vu le nombre de clients que nous voyons sur un marché régulier", a-t-il déclaré. "Tout le monde est ravi de pouvoir aider les agriculteurs. Il y a un côté militant pour nos clients qui préfèrent venir nous voir que d'aller dans un supermarché", a-t-il déclaré.

Le réaménagement du salon de coiffure a demandé un peu de travail. Des boîtes de céleri rave sont rangées entre les éviers et les fauteuils. Mais les gestes de barrière sont respectés avec pas plus de trois clients à la fois dans la boutique.

Même bouleversement au bar La Civette, où les œufs et les étals de pommes et d'asperges se rangent devant les tiroirs à bière. "Il est de mon devoir de pouvoir aider", explique le propriétaire Pierrick Mardelay, 47 ans, qui ouvre son établissement "gratuitement" deux jours par semaine et en profite pour vendre quelques paquets de cigarettes.

"Sans cela, nous aurions mis la tête sous l'eau", admet Cindy Botto, 22 ans, opératrice des Vergers de Séné, qui se dit "super bien accueillie" par la gérante du bar.

Les clients arrivent au goutte à goutte sur cette rue piétonne où la plupart des commerces sont fermés. Au cours de la première journée, une trentaine de personnes ont effectué des déplacements contre "au moins 200" sur un marché ordinaire. "Parmi nos habitués, nous avons beaucoup de personnes âgées, dont certaines que je n'ai pas vues depuis l'accouchement", a expliqué Cindy.

Jean-Pierre Gérigné, 61 ans, ancien opérateur de transfert d'activité, qui parcourt les marchés depuis quatre décennies, ne revient pas de cette "nouvelle situation". "J'étais loin de penser que pour ma dernière saison, j'allais vendre des pommes dans un café", dit-il.

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 – Bière noire


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