Bière artisanale – Un engouement inattendu autour de la “Confinouze”, la bière du confiné – Bière brune

Profitez de l'ennui. Il y a quelques semaines, Victor, Théo et Kamil, les gérants du bar lillois La Pépite, ont eu une idée folle. Leur établissement a fermé en raison de
l'épidémie de coronavirus, ils ont voulu marquer l'occasion en créant "Confinouze", bière
les personnes confinées. Une initiative originale, mais pas si simple à mettre en œuvre, surtout en restant chez soi.

"La bière des personnes confinées ne goûtera pas le moisi", promet Victor Vercamer, l'un des trois gérants du bar La Pépite. Avec ses collègues, tous issus de la métropole, Victor a ouvert son établissement il y a deux ans, place Sébastopol. Et bam, voici la tuile coronavirus qui tombe sur leur tête, les forçant à fermer boutique. "Il n'y a pas d'argent qui rentre et, si certains frais sont gelés, il y en a qui doivent encore être payés immédiatement, dont une partie du salaire des trois employés", a expliqué le jeune homme.

"Ce n'est pas facile de brasser une bière à distance"

Outre l'aspect économique, il y a aussi le fait que les trois amis s'ennuient. Ils ont donc mélangé dans leur tête l'arrivée du printemps et le confinement dans un concentré qui prendra la forme d'une bière. "Nous voulions un produit éphémère lié à l'événement. Quelque chose de festival puisqu'il ne sortira pas avant mai ou juin", poursuit Victor. Ils ont contacté la brasserie Bellenaert à Bailleul pour soumettre leur idée. Et l'idée a plu. Ainsi, un premier brassage de mille litres de Confinouze a été lancé pour une livraison prévue le 26 mai. "Il n'est pas facile de brasser une bière à distance, par téléphone, sans pouvoir la déguster. Le brasseur a expliqué la recette à nous, ce sera une surprise ", explique la gérante de La Pépite.

Pour des raisons liées à l'isolement et parce qu'elles ne sont pas les seules en crise, les partenaires ont décidé de rénover les locaux. Ingrédients, fabrication, étiquettes, tout se fera dans le Nord avec des produits de saison. Le coût total du brassin est estimé à 3 000 euros. C'est là qu'intervient le financement participatif.

Le minou en ligne, lancé mercredi dernier, a rapidement rencontré un succès inattendu. "On s'attendait à récolter 500 euros en prévente dès le premier jour. On a finalement fait le triple, les gens se sont accrochés, c'est vraiment sympa", s'enthousiasme Victor. Ce jeudi, le montant avoisine les 5 500 euros et les trois amis ont revu leurs ambitions à la hausse. "Nous visons 6 000 euros. La moitié sera utilisée pour payer le breuvage, une autre partie pour payer les frais et générer de l'argent. Le reste sera remis aux soignants ", dit-il. Ce don, il l'estime à environ 20% du montant total récolté. Mais, décontenancés par l'engouement populaire, ils n'ont pas encore eu le temps de réfléchir à la forme sous laquelle l'argent sera restitué. Peut-être un open bar à La Pépite?