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Le Congrès de philosophie d'Heidelberg - 1908 - 1

Publié le 08 mai 2020 par Perceval
Le Congrès de philosophie d'Heidelberg - 1908 - 1 Réunion de famille à Remenoncourt, 1907. Henri Poincaré et Émile Boutroux sont au premier rang face à la caméra.

Nous savons déjà que, Anne-Laure et Jean-Baptiste fréquentent de près le cercle très philosophique des amis et parents Poincaré ; et en particulier Emile Boutroux, marié à Aline Poincaré, la sœur d'Henri...

Emile Boutroux est un grand connaisseur et admiratif de la philosophie allemande ; il a même travaillé une douzaine d'années à l’université d'Heidelberg... Anne-Laure va faciliter sa vie mondaine, et le soutenir dans la préparation du Congrès International de Philosophie...

Le Congrès de philosophie d'Heidelberg - 1908 - 1

Précisément en cette année 1908 - après Paris en 1900 - il se tient à Heidelberg; et Anne-Laure et Jean-Baptiste, vont accompagner le couple Boutroux, à ce qui sera un grand événement mondain et intellectuel...

Il n'est pas sans importance pour la suite, de noter que le fils d'Anne-Laure, Lancelot, l'accompagne ( pour la première fois dans ses voyages) à Heildelberg... Lancelot à huit ans est déjà un garçon sensible, à l'esprit très éveillé...

Le Congrès de philosophie d'Heidelberg - 1908 - 1
Heildelberg l'hôtel Zum Ritter St. Georg

C'est ici, que Lancelot apprend le sens de l'un de ses premiers mots allemands préférés: gemütlich... M. Boutroux, l'emploie dans son toast, pour remercier les allemands de leur accueil cordial en particulier celui de leur hôte M. le Professeur Elsenhans; ensuite, ils utiliseront fréquemment ce mot pour décrire l'ambiance des restaurants, des hôtels...

Ces congrès - que les chemins de fer et le télégraphe facilitent - renforcent la communication et la coopération entre savants, mais n'effacent pas les rivalités nationales... Le choix des villes concluent une compétition entre gouvernements, et reflètent la situation géopolitique...

L'Allemagne, depuis 1870 est perçue comme un pays prédominant...

Le Congrès de philosophie d'Heidelberg - 1908 - 1
Napoléon III remet son épée à Guillaume Ier.

Cependant, en ce 1er septembre 1908, jour d'anniversaire de la défaite française de Sedan; nous remarquons le tact de nos hôtes et aussi de la majorité de la population d'Heildelberg... Même si nous assuyons quelques échanges de quelques ''gallophobes'' qui se scandalisent de cette délicatesse...!

L'Université et la ville, le Gouvernement grand-ducal de Bade lui-même ont rivalisé d'efforts pour faire fête au Congrès.

Le programme en marge du congrès est varié et abondant, avec le choix de valoriser le côté pittoresque de la vieille Allemagne : le vieil hôtel Ritter, les fresques du Carcer peintes par les étudiants punis et incarcérés... Et, bien-sûr, la ruine mélancolique du vieux Schloss ( château), si étrangement rouge dans le cadre vert des montagnes.

Un soir, tous les invités du Congrès, purent embarquer dans des des chalands sur le Neckar, et assister à un prestigieux spectacle du château sorti soudain de la nuit, tout brûlant d'une lumière magique, comme si quelque sabbat ressuscitait dans ses murs les fêtes et l'orgie d'antan. Une de ces images rares que l'oeil n'oublie plus.

Le Congrès de philosophie d'Heidelberg - 1908 - 1
Heidelberg 1908 Alte Brücke, Schloß, Carte envoyé du Congrès de Philosophie

L'Université, Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg ou Ruperto Carola du nom de ses deux fondateurs, ouvre largement ses portes aux visiteurs, chacun peut remarquer l'installation coquette et confortable ( gemütlich ) de ses salles et surtout sa merveilleuse bibliothèque.

Le Congrès de philosophie d'Heidelberg - 1908 - 1
Twain-idle-student_Heidelberg

Pendant l'été 1878, Mark Twain est resté trois mois à Heidelberg pour y apprendre l'allemand... Dans son livre ''A Tramp Abroad '' publié en 1880, Twain décrit ses impressions quant à la vie universitaire à Heidelberg de manière aussi détaillée qu'humoristique. Il dépeint l'université comme une école d'aristocrates où les étudiants mènent un style de vie élégant et décrit la forte influence exercée par les sociétés d'étudiants.

Wilhelm Meyer-Förster, dans sa pièce Alt Heidelberg (1903) -  l'une des pièces allemandes les plus jouées dans la première moitié du 20e siècle -, est aussi frappé par cette vie universitaire... Il y raconte l'histoire d'un prince allemand qui vient à Heidelberg pour étudier, et qui tombe amoureux de la fille de son aubergiste.

A suivre, avec l'état des recherches sur '' la Vérité ''


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