623 – Tout le monde il veut seulement la thune…

Publié le 15 mai 2020 par Stiop

On y est ! Aboule le flouze, fait péter l’oseille, sort ton pognon, t’es prié de toucher au grisbi. Et fissa ! Cela n’a pas traîné n’est-ce pas ? Nos gouvernants, nos magasins non-alimentaires, nos banques et les marchands du temple en tous genres en veulent à notre argent. « Tout le monde il veut seulement la thune. » prophétisait Angèle. « Et puis ah quoi bon… ? »

Ah quoi bon ? Dans les faits, c’est très simple puisque en seulement deux mois, entre 5 et 10 milliards d’euros ont été déposés sur des Livrets A qui ne rémunèrent plus grand chose, c’est dire à quel point cette situation est ubuesque. Nous voilà subitement riches ! Enfin, moins pauvres ? Ou les deux.

Faute de pouvoir dépenser nos deniers dans des brasseries, dans des week-ends, dans des spectacles, dans des accessoires de mode et dans toutes ces futilités indispensables qui obnubilent notre quotidien, notre porte-monnaie a enflé et il suscite de solides convoitises.

Lorsque je pense à toutes ces personnes qui ne sont pas allées au restaurant depuis plus de 2 mois mais qui prétendent toutefois avoir pris du poids, quel délicieuse contradiction… Le fait chez-soi est-il officiellement l’ennemi de la silhouette ? Non mais, c’est ballot tout de même, car, à quelques semaines de faire bronzette, hop !, les bourrelets resurgissent à cause d’un vilain virus contagieux, et tous les efforts hivernaux pour être un(e) athlète sont annihilés.

Ah ! Objection : il sera probablement interdit de lézarder sur sa serviette de plage cet été avec son seyant maillot de bain assorti à son masque, et donc, tout est finalement très cohérent : on peut sereinement affoler son pèse-personne, car qui le remarquera ?

A titre personnel, j’ai tellement peu utilisé ma carte bancaire ces dernières semaines que j’en ai quasiment oublié le code. Fort heureusement, quand j’ai vu que mon litre de gasoil avait diminué de plus de 30 centimes, la mémoire m’est revenue en l’espace de quelques secondes. Sur le coup, j’étais immédiatement consentant pour payer, avec un enthousiasme tout neuf.

C’est assez intéressant de perdre l’habitude de dépenser, de ne pas céder aux tentations, de ne pas être tenté par ce que nos inénarrables experts en marketing identifient comme étant des « achats d’impulsions ». Ah, toutes ces têtes de gondole ignorées pendant 8 semaines, ces îlots promotionnels plus isolés que des îles désertes et toutes ces remises de 70 % remisées dans les réserves des magasins… Tenez bon, on arrive, c’est le premier week-end de déconfinement !