Magazine Humeur
Le livre noir du 14 juillet 2008….pour la Patrie des Droits de l’Homme
Publié le 14 juillet 2008 par Bo
“…. Beyrouth, 4 Septembre 1981
Ce Vendredi - là, il est un peu plus de 13 heures, la Peugeot 604 de l’ambassadeur de France, Louis Delamare, vient de quitter la villa des pins où sont installés les bureaux de l’ambassade dans le quartier Ouest de la capitale Libanaise. La voiture arrive à l’entrée de l’avenue Fouad Premier, elle franchit un premier barrage de l’armée syrienne et le passager note que les troupes régulières ont été doublées par des miliciens des Brigades de défense du colonel Rifaat Assad, le frère du président Syrien.
Il n’y a plus que quelques centaines de mètres à parcourir avant d’atteindre la résidence. Soudain une BMW coince la Peugeot et deux hommes se précipitent en brandissant des pistolets-mitrailleurs. Le chauffeur Libanais, un remplaçant occasionnel du nom de Zarzour, cale le moteur et s’aplatit derrière son volant. Louis Delamare a compris, depuis plusieurs jours il sait qu’il est menacé et les palestiniens de l’OLP l’ont fait prévenir d’un complot destiné à l’enlever.
Les services syriens souhaiteraient le faire parler de ces relations avec les divers clans Libanais et surtout de la récente rencontre entre le président Arafat et Monsieur Claude Cheysson, qu’il a lui-même organisée et qui a été peu appréciée par le président Assad. L’ambassadeur prend sa décision, il ne tombera pas vivant entre les mains des services Syriens. Il bloque les portières, dehors les agresseurs s’énervent et tentent de forcer les serrures. A quelques mètres les hommes du barrage Syriens, composés en majorité de miliciens des Brigades de défense, assistent imperturbablement à l’opération. Un officier de l’armée régulière tente d’intervenir mais il est repoussé sans ménagement par les miliciens de Rifaat Assad.
Devant la voiture, les terroristes ont renoncé à ouvrir les portières et ils déclenchent le tir par rafale avant de s’enfuir. Le barrage Syrien s’ouvre comme par enchantement devant la BMW qui regagne le siège du mouvement Amal dans le quartier Chiite de Beyrouth. Le chef des tueurs descend, il s’appelle Abdel Wahab Hussein, il rend compte à ses chefs, le capitaine syrien des forces spéciales Mohamed Yacine et un iranien du nom de Sade’ Moussawi, membre lui-même des forces spéciales syriennes et l’un des principaux coordinateurs de toutes les actions terroristes Syro-Iraniennes avec le Syrien Mohammed Ahmed Haydari.
Sur les lieux de l’attentat, l’ambassadeur de France a reçu une dizaine de balles à bout portant. Transporté en hâte à l’hôpital Barbir, il décède quelques heures après sans avoir repris connaissance. Huit jours plus tard, le président Yasser Arafat accuse ouvertement les services Syriens d’avoir perpétré l’attentat et il fait transmettre un dossier aux autorités françaises.
Beyrouth, le 23 Octobre 1983
Il est près de 6 heures du matin, il fait déjà jour mais l’air méditerranéen reste humide et froid. Le fonctionnaire qui monte la garde devant la porte « drakkar » fait les cent pas en attendant la relève. C’est un jeune engagé de la 1ère compagnie du 1er RCP de Pau qui vient d’arriver dans la capitale Libanaise pour participer à la Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB). Le soldat français voit déboucher une fourgonnette ressemblant à celle qui livre le pain de la compagnie chaque matin. Mais le véhicule ne ralentit pas, la sentinelle a le temps d’apercevoir un homme vêtu de blanc, crispé derrière le volant. Elle se souvient des avertissements de ses officiers : « Attention aux attentats-suicides, les Kamikazes chiites sont toujours vêtus de la couleur blanche des martyres qui doit leur assurer l’accès au paradis. »
Il est trop tard, le camion percute l’enceinte, une formidable explosion déchire l’air. Malgré l’habitude de huit années de guerre, les habitants de Beyrouth s’inquiètent. Jamais une explosion n’a été aussi forte… Quelques instants après un second attentat ravage le quartier général du 8ème bataillon des Marines.
Sous les décombres du poste « Drakkar », les sauveteurs retrouveront les corps de 58 jeunes Français, la plupart appartiennent à la 1ère compagnie du Capitaine Thomas qui fait partie du nombre des victimes. Le bilan est encore plus impressionnant du côté américain où l’on dénombre plus de 240 tués. L’enquête menée par les services français et américains conclura que les hommes-suicides qui ont perpétrés le double attentat sont des membres du groupe chiite extrémiste dissident du mouvement Amal de M Nabih BERRI, l’organisation Amal-Révolutionnaire dont le chef est Hussein Moussawi. Le centre de cette officine terroriste est à Baalbek, près de la frontière Syrienne dans une zone entièrement contrôlée par l’armée de Damas. Les instructeurs sont des officiers des Brigades de défense de Rifaat ASSAD, les militants des Iraniens et des Libanais, les théoriciens des Gardiens de la révolution envoyés par Khomeiny………”