Le journal du professeur Blequin (95)

Publié le 28 mai 2020 par Legraoully @LeGraoullyOff

http://legraoullydechaine.fr/2020/05/28/le-journal-du-professeur-blequin-95-2/

Lundi 25 mai

10h15 : Nouvelle escapade en ville, qui ressemble étrangement à celle que j'ai faite il y a déjà deux semaines, à deux différences près : premièrement, que ce soit à Bureau Vallée ou à la Poste, il n'y a pas foule ! Normal : tout le courrier qui avait attendu pendant deux mois a eu le temps d'être posté et le matériel qui n'avait pas pu être acquis durant la même période a finalement été acheté. Deuxièmement, il fait chaud : pas un poil de vent, un soleil têtu, des pelouses qui jaunissent déjà... Et on n'est qu'au mois de mai, en Bretagne ! A force de s'angoisser pour un virus qui est bénin dans 85% des cas, on avait presque oublié que nos activités dérèglent grièvement le climat... Une raison de plus pour moi pour privilégier la marche à pied !

Mardi 26 mai

16h : Après un après-midi passé à rédiger, je descends au bois de la Brasserie comme on descend au jardin : je m'installe avec ma chaise pliante pour lire et écrire quelques lettres. Quelques badauds profitent eux aussi de cette fin de journée ensoleillée : aucun d'eux n'est masqué, mais je vois passer une femme voilée des pieds à la tête, ne montrant que son visage (je ne sais plus si on appelle ça un niqab ou un hijab et je m'en fiche) et je ne peux pas m'empêcher de penser que cette dame a adopté le look " Covd-19 " à l'envers ! Mais sans rire : hier, se cacher le visage vous valait d'être considéré comme un terroriste, et aujourd'hui c'est tout juste si ce n'est pas le contraire ! Tous ces politiciens qui ont diabolisé le port du voile pour ensuite nous exhorter à nous déguiser en Michael Jackson, s'ils avaient un peu de décence... Enfin, vous m'avez compris.

Mercredi 27 mai

13h : Nouvelle descente au bois de la Brasserie pour pique-niquer et bouquiner avant de reprendre le travail. Le soleil tape dur, je me mets à l'ombre, le long d'un chemin : si je veux être tranquille, il vaut mieux éviter les lieux où les gens ont le réflexe de s'arrêter. Cette précaution ne m'empêche pas de subir brièvement les hurlements d'une gamine qui fait un caprice et je ne peux pas m'empêcher de crier pour que ça s'arrête... Et oui, il y a des sons qui ne m'ont pas manqué, pendant le confinement !

Jeudi 28 mai

14h : " Nous étions rarement d'accord mais j'avais le plus grand respect pour lui " : c'est grosso modo ce qu'a dit Anne Hidalgo à propos de Claude Goasguen, et ça peut se traduire, en langage non-diplomatique par " je ne pouvais pas blairer ce vieux con réac mais si je le dis alors qu'il vient de clamser, tout le monde va me tirer la tronche ". Pour ma part, je dirais bien ce que j'en pense si je savais comment dire, en langage diplomatique, " bien fait, un de moins " !

17h : Résumons-nous : le premier geste des Allemands déconfinés a été de relancer leur championnat de foot. En France, aujourd'hui, on ne se pose pas d'autre question que celle de la réouverture des bars et des restaurants. Et pas un de ses braves gens ne semble se soucier du devenir des bibliothèques et des universités : voilà qui en dit plus que bien des longs discours sur l'état d'une société...