De tous temps, les régimes politiques ou les institutions religieuses ont voulu imposer un « art officiel » selon leurs critères du bon goût. On pense à la Réforme, au Roi Soleil, au premier et au second Empire, à la restauration.
Au 20ème siècles les régimes autoritaires ont accentué leur pression allant jusqu’à la « liquidation » des artistes. Staline impose aux artistes soviétiques un nouvel académisme. Mussolini rêve des canons de l’Empire Romain. Mao Zedong promeut un art du peuple.
Hitler qui « se prend pour un artiste » édicte dès Mein Kampf son point de vue de l’esthétisme en se fondant sur le sens commun populaire. Il appréciait Caspar David Friedrich et paradoxalement Gustav Klimt malgré sa liberté de mœurs. Mais aussi Eduard von Grützner et Reinhold Koch-Zeuthen.
L’ art officiel nazi a pris pour modèle l’art Grec et l’art Romain qui étaient jugées exempts d’influences juives. Il encourageait le « réalisme héroïque » avec des représentations populaires. Cet art officiel représentait les valeurs du III ème Reich, la patrie, le « Kinder, Küche, Kirche« , les paysages et . . . le culte du Führer
Certains artistes sont alors adoubés en figurant sur la Gottbegnadeten-Liste de ceux « qui bénéficient de la grâce de Dieu » et ultime reconnaissance être sur la Sonderliste (liste d’exception) On peut citer les Sculpteurs Hermann Blumenthal =Arno Breker = Richard Guhr =Fritz Klimsch =Georg Kolbe =Josef Thorak = Luis Trenker et les peintres : Ludwig Hohlwein =Arthur Kampf =Heinrich Knirr =Albert Reich =Karl Truppe =Adolf Wissel =Hermann Gradl
De 1937 à 1943 la Große Deutsche Kunstausstellung était organisée à Munich à la Haus der Kunst . On peut voir les œuvres qui étaient exposées, année par année sur le site G.D.K. -Research
Le Design Museum Den Bosch a organisé du 7 septembre 2019 au 1er mars 2020 une exposition « Design of the Third Reich » qui a fait polémique en Hollande (Voir reportage d’Arte)
Comme corollaire, à l’instauration d’un art officiel du III ème Reich, les nazis ont banni l’art dégénéré. C’est à dire les œuvres avant-gardistes qui ne répondent évidemment pas aux critères nazis . J’y consacrerait le prochain billet.