"C'était l'enfer, mais les familles comprenaient. C'est comme si elles avaient été raisonnées ou soumises à un lavage de cerveau." Funératrice à Strasbourg, un des foyers de l'épidémie, Michèle Aubry s'étonne toujours de la réaction très digne des proches des victimes du Covid-19, qui, démissionnaire, pouvait à peine voir le visage du défunt devant elle "Brassage immédiat".
Depuis le début de l'épidémie, les familles des dizaines de milliers de morts de Covid-19 ont dû se conformer à un protocole funéraire extrêmement strict. 1 euh En avril, un décret interdisait les toilettes mortuaires, les soins de conservation et imposait que le corps soit déposé, dans quelques heures, dans un cercueil fermé. Cette rigidité du protocole funéraire a donné lieu à un conflit étouffé entre les représentants des directeurs de funérailles et le Conseil supérieur de la santé publique (HCSP) qui a recommandé, dans un deuxième temps, un cadre plus souple. Mais cela a également provoqué un tollé de la part des professionnels des maisons de retraite, qui l'ont trouvé "Inutilement inhumain".
En effet, les trois fédérations patronales de pompes funèbres ont mené une campagne de lobbying auprès du gouvernement, afin de mettre en avant l'intérêt de leur personnel, en première ligne lors de la crise sanitaire, et pour tenter d'influencer le cadre. réglementaire. En mars, le gouvernement a saisi le HCSP qui, dans un premier avis rendu le 18 février, recommandait que "Le corps est enveloppé dans un sac mortuaire hermétique et étanche", et que ce dernier ne "Ne sois pas ouvert".
"Nous devions trouver une position juste et éthique"
Sollicité à nouveau par le ministère de la Santé, sous la pression des médecins et des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), le HCSP a rendu un deuxième avis le 24 mars, jugeant ses premières prescriptions "Maximaliste". Le HCSP recommande alors une "Ouverture de 5 à 10 centimètres" de la couverture du corps "A l'hôpital, à la morgue ou à la salle funéraire" pour permettre aux familles de voir le visage du défunt, avec une distance de sécurité d'un mètre.
"Nous devions trouver une position juste et éthique, basée sur les connaissances scientifiques et l'évolution de la maladie au temps T, entre la détresse des familles qui devaient pouvoir voir le corps du défunt et la prise en compte de la protection du personnel et des soignants lors de la manipulation des corps ", explique le professeur Jean-François Gehanno, co-éditeur de l'avis HCSP avec le professeur Didier Lepelletier. "Nous avons changé notre philosophie lorsque le nombre de morts a augmenté", précisla deuxième.
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