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Où trouver l’argent qui n’existe plus ? Suite et fin

Publié le 05 juin 2020 par Observatoiredumensonge

Dans cette étude en deux parties, Daniel Desurvire nous démontre avec maestria comment l'argent de concret devient virtuel. Essai en deux parties : voici la seconde

Après la débâcle des caciques de l'Élysée :

Par Daniel Desurvire

Seconde partie

II- Comment l'argent virtuel gomme la monnaie du peuple

Afin de mieux cerner la réalité de ce monde nouveau de la finance internationale qui se réinvente sans cesse au risque de perdre pied, voici exposé à la suite une courte énumération des types de paiement monétaires qui circulent actuellement dans le monde, ne laissant que la partie congrue des 10 % pour les liquidités qui circulent néanmoins presque trois fois plus vite que l'argent artificiel*. Outre la valeur intrinsèque des coupures-papier (billets) et de la monnaie (pièces) souvent très en-dessous de leur valeur faciale (à l'exception des pièces de 1 à 5 cents), il existe moult devises de substitution, souvent temporaire et/ou de valeurs dérivées et dédiées, lesquelles après avoir circulé, disparaissent comme des bulles de savon qui explosent après avoir rendu l'illusion d'une existence monétaire.

Citons :

1°) Le carnet de tickets de transport, les timbres-poste, les chèques déjeuner ou les chèques-vacances, les Cesu (Chèques emploi service universels), des chèques de voyage (traveller check tombé en désuétude) participent à augmenter le volume de la monnaie nationale ou fédérale, en ajoutant un service nominatif sous forme de billet papier ou électronique avant qu'ils soient effectivement débités. Ces produits, représentatifs d'un service à devoir ou rendu, s'éteignent après leur utilisation, donc ne peuvent plus circuler. Cependant, leur roulement permanent ajoute au volume quantifiable des monnaies ; une valeur ajoutée au patrimoine financier global.

2°) Les chèques émis par une banque sont également des valeurs temporaires qui expirent après leur encaissement ou virement. Il s'agit d'écritures en comptes, à l'instar des anciennes lettres de changes ou des billets à ordre, soit dit des monnaies scripturales, cependant amenées à disparaître, comme les mandats postaux remplacés par des mandats cash et internationaux (TransfertWise, Western Union, compte multidevises) ou des transferts d'argent en ligne.

3°) Les cartes bancaire (ou carte de crédit et/ou de paiement) exigent un terminal (TPE), un distributeur (DAB) ou un site web de paiement en ligne. Les dépôts, retraits, achats et transactions sont traçables, alors que leurs mouvements sont souvent dématérialisés. Là encore, même si l'opération est quasiment instantanée, l'intervalle de l'émission ajoute ou retranche une monnaie virtuelle au capital initial, comme il en va des comptes à règlement fin de mois (débit différé [SRD ou ROR] actions ou obligations en portefeuille de règlement à crédit mensuel).

Des instruments monétaires plus modernes, n'offrent cependant pas les mêmes garanties ; Leur valeur est souvent fluctuante, donc aléatoire. Ils font partie des investissements à hauts risques, puisque ce type d'échange en réseau (de pair à pair) implique une notion de volatilité, d'où une technique de blockchain dont les transmissions de données ne sont soumises à aucun organe de contrôle, ni ne sont assurées par un organisme bancaire.

1°) En premier lieu, citons les cybermonnaies (ou cryptomonnaies), lesquelles demeurent des monnaies virtuelles non garanties par les banques et pas toujours acceptées pour s'acquitter d'un achat. Même si ce type de produit affiche une valeur, cette valeur ne peut être qu'instable ou précaire, à l'instar d'un troc ou d'une monnaie locale, dite divisionnaire ou primitive (monnaie d'échange non convertible).

2°) En second lieu, les valeurs dites mobilières sont diverses et variées. Elles sont généralement négociables (valeur flottante), échangeables (change fluctuant) et fongibles (bien consommable).

Parmi ces valeurs mobilières, nous pourrions les classer en deux catégories :

1°) Les actions cotées (ou non cotées) sont représentatives d'une activité industrielle ou commerciale produite par une société de capitaux. Ici, la valeur des actions est directement issue de la cotation de la société sur un marché en bourse. Cet investissement productif, lequel procure des liquidités à l'entreprise émettrice, varie selon les lois de l'offre et de la demande, ce qui en fait un profil de placement à risque. Parmi ces titres financiers ou immobilisations financières (plan comptable), on y trouve principalement en portefeuilles d'action, des fonds de pension, des SICAV (Sociétés d'investissement à capital variable), des FCP (Fonds communs de placement), des assurances-vie, des titres de participations mais aussi des prêts/emprunts de titres avec engagement de restitution.

2°) Les valeurs obligataires, de préférence sous forme d'OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs mobilières) ou les titrisations (Transformation de créances détenues par une banque en titres négociables) sont des rachats ou promesses de dettes dont certaines deviennent convertibles en actions. Ces valeurs monétaires sont les plus dangereuses car elles reposent sur la crédibilité des débiteurs, leur surface financière volatile et leurs garanties parfois frappées de caducité. La crise des subprimes en août 2007 illustre les dangers de ce type d'investissement qui mènent tout droit à des crises financières internationales (2007-2011). Ces ABS (Asset-backed Security), adossés à des actifs, véhiculent des créances amalgamées à d'autres titres, peu identifiables pour le porteur, dont le produit conduit trop fréquemment à leur liquidation au terme de l'insolvabilité des débiteurs, dont principalement les pays du tiers-monde (les PMA).

Ici, il ne s'agit plus d'argent, mais de la représentativité d'une dette revendue comme en affacturage, mais en bourse. Cette monnaie virtuelle se présente comme la plus attractive, sachant que plus le risque est grand, plus la promesse de gain est attractive ou la chute sera lourde. Il ne s'agit donc pas d'actifs financiers durables comme des immobilisations financières, mais de négociations reposant sur la confiance présumée des sociétés financières et la solvabilité des débiteurs, non sur des biens. Ces papiers-valeur désincorporés font le jeu des stratèges boursiers où le trading (opérateur financier) exécute des spéculations les plus dangereuses sur le carnet d'ordre du porteur. En tout état de cause, quel que soit l'aboutissement des spéculations, le courtier sera commissionné, en l'absence d'un devoir de résultat contractuel exigible.

Autre danger, l'article 49 de la loi dite Sapin II qui a dévolu au Haut conseil de stabilité la faculté de procéder au blocage des contrats d'assurance-vie, si cela s'avérait nécessaire à la préservation de la stabilité financière du pays. Ce pouvoir exorbitant de l'État, qui consiste à suspendre, retarder ou limiter les retraits d'argent du propriétaire en cas de menace grave et caractérisé pour le système financier, n'est rien de moins qu'une forme dissimulée de spoliation des biens des citoyens en procédant à la rétention, sans délai imposé par le législateur, de l'épargne des Français. Même les apports déposés à la Caisse de dépôt et des consignations pourraient, selon cette logique de l'exécutif à vouloir tout contrôler et tout ramasser, faire l'objet d'une conservation confiscatoire des livrets d'épargne populaires, notamment pour combler les déficits de l'État dont se rendent coupables les élus négligents, incapables et sans scrupules. Ici, la France n'est pas en reste !

Certes, cette faculté ne pouvait être opérable à l'époque des " bas de laine " dissimulés sous un matelas, car ce trésor de famille, souvent constitué en pièces d'or, sinon en titres de créance négociables ou en bons du trésor au porteur anonymes (obligations souveraines), ne souffrait d'aucune traçabilité par les pouvoirs publics qui ne pouvaient ni le taxer, ni rédiger un acte authentique pour le faire entrer dans une succession. Ces pécules acquis par la force du travail, déjà acquittés d'impôts et de charges sociales, n'avaient rien de honteux puisqu'ils permettaient bien souvent, à l'instar des assurances-vie, des livrets A et PEL, d'assurer l'avenir des retraités dont les rentes finissent en peau de chagrin.

Autrement dit, la loi susvisée n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la corruption et à la modernisation de la vie économique prévoit de restreindre temporairement la libre disposition de tout ou partie des actifs en portefeuille en cas de nécessité nationale. Or, ne nous y trompons pas, il ne s'agit pas ici de faire appel au sens patriotique des Français, mais d'exiger d'eux de payer l'incurie des régisseurs politiques aux commandes de l'État. D'ailleurs, les scandales politiques successifs des élus français qui engrangent leur fortune dans les paradis fiscaux sous des comptes numérotés, s'auto-protègent devant leurs propres menaces légiférées et réglementées de spoliation de leurs concitoyens. Où va se nicher le patriotisme de nos chers dirigeants... aux îles Caïman, à Dubaï ?

Face à cette mainmise de l'État français sur les biens meubles des sujets de la République, la liberté d'épargner consiste d'abord à déclarer le montant du capital ou le prix de la chose qu'ils détiennent (tableau de maître, œuvres d'art, lingot de métal précieux, Louis ou Napoléon etc.). Cette usurpation informative, suspendue comme une épée de Damoclès sur le droit de propriété, exclut la confidentialité et la sûreté quant à la disponibilité de fonds de réserve dont disposent les Français moyens, lesquels tentent de préserver leur patrimoine pour assurer leurs vieux jours et organiser leurs libéralités sans se voir lourdement spolié par Bercy en embuscade.

En habillant cette loi cadre de vocables dithyrambiques, telles la " transparence " et la " modernisation ", le législateur fait preuve d'une insupportable ironie envers les Français lambda, contre lesquels les hiérarques au pouvoir lorgnent sur leurs maigres économies et projettent de leur confisquer le produit net de l'argent liquide au profit de comptes bancaires et de placements grevés de frais de gestion, de polices d'assurance et d'agios. En clair, après le prélèvement consignataire des intermédiaires (frais de courtage, frais d'entrée et de sortie etc.), les taxes, les prélèvements sociaux et le fixe du courtier seront servis, avant même que le détendeur de valeurs mobilières n'ait touché sa part de profit une fois retranché le coût de l'inflation, en espérant que l'agent financier ait effectivement produit une plus-value sur le placement.

Quant aux escrocs, les initiés et hackers, ceux-là ont encore de beaux jours en vertu du handicap des institutions nationales, face à l'ingéniosité de l'ingénierie informatique de l'hameçonnage, les moyens financiers et la géographie d'une mondialisation des pratiques mafieuses. Or, ces procédés barbouzes sont largement entretenus par la classe dominante qui les utilise aux fins de violer la vie privée des citoyens (consommateurs, essayistes, électeurs et contribuables). Ce mécanisme est comparable au combat inégal que se mènent les trafiquants de produits dopants d'un côté et les laboratoires de l'autre qui tentent vainement de comprendre comment fonctionnent ces drogues, leur produit masquant et les métabolites sur les sportifs de haut niveau. Le peuple d'en bas est peu armé dans ce combat irrégulier.

Si la disposition législative susmentionnée prétend offrir la vertu d'une transparence afin d'endiguer la corruption, avec en toile de fond le terrorisme musulman, elle demeure une inquiétante contrainte pour les particuliers qui perdent potentiellement la sécurité sur leurs économies, eu égard aux déficits colossaux qu'un gouvernement incapable et négligeant fait peser sur eux. Citons le train de vie alarmant de l'État, le coût exorbitant de l'immigration, puis toujours au chapitre de l'islam la sécurité publique et de la guerre contre le terrorisme, puis enfin le manque à gagner fiscal des gros revenus qui échappent à Bercy au profit des sociétés offshore. Le tout se monte à ± 450 Mds d'€ par an que l'énarchie française pourrait réinjecter dans les circuits financiers et socio-sanitaire de la France (Cf. l'auteur, La Conquête de l'Occident, un ouvrage publié par l'Observatoire du mensonge, p. 420).

Emmanuel Macron, dans un entretien début novembre 2019, fit état de cette posture désinvolte en annonçant à The Economist, que " Le totem des 3 % est d'un autre siècle " ! De sorte que le déficit de la France, qui aura atteint un sommet avec plus de 2 415,1 milliards d'euros en 2019 (op. cit.), voire bien davantage encore après le confinement d'avril-mai 2020, représente une dette de 14 636 euros par foyer fiscal (16,5 millions imposables en 1917). Pour ne pas choquer l'opinion publique, l'INSEE ramène insidieusement ce montant annoncé au seul déficit annuel (92,8 milliards d'euros, soit 3,1 % du PIB en 2019). Cette gabegie de l'économie nationale ne saurait être autrement expliquée que par l'insouciance et l'inaptitude des caciques de la dernière fournée présidentielle de 2017, sachant qu'en un seul trimestre, ces commis de l'État, inaptes aux commandes de Bercy et de la CPAM, auront réussi l'exploit d'accumuler un déficit jamais égalé de 39,6 milliards d'euros sur un seul trimestre en 2019 (un choc qui n'avait pas encore l'excuse du Covid-19).

L'univers glauque que nous abordons, sous l'enseigne de la technocratie et de l'oligarchie, le tout mixé de cupidité, de vanité et de mépris, met en péril l'un des fondements constitutionnels de la République : le droit de la propriété (article 544 du Code civil, l'un des quatre droits naturels et imprescriptibles). Ce verrouillage institutionnel, garanti par l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 au préambule de la Constitution, est autant de nature immobilière que mobilière, d'où le capital et les revenus dont dispose le citoyen. À la lumière des réserves vues plus haut, cette sécurité ne saurait désormais plus être assurée dans cette jungle de prérogatives dont s'est doté l'État au fil des deux dernières mandatures présidentielles. Quid du garde-fou du Conseil constitutionnel à la botte de la nomenklatura sociale-démocrate ?

En conclusion, ce seront ces mêmes électeurs, anesthésiés par la propagande et les fausses nouvelles qu'injecte les lobbyistes de la social-démocratie dans l'inconscient collectif, qui sonneront le glas de la démocratie derrière le rideau des urnes. Sinon, dans un sursaut de dignité, ce pourrait être ce même Peuple qui redonnera la chance au pays de purger l'exécutif de ce néo-jacobinisme dominant jusqu'à l'absolutisme, au sens d'un communautarisme centralisé, seulement aptes à spolier les économies des Français et à rogner sur leur pouvoir d'achat.

Mais il est aussi scabreux d'interdire aux Français l'accès à une véritable monnaie pour mieux les assujettir, puis les pister pour connaître d'eux tous leurs mouvements de fonds, les tendances de toute nature et les choix marchands des prospects. Mais il s'agit surtout de les amener à une dépendance financière ; celle des emprunts, des découverts en compte courant avec leur taux usuriers, des escomptes de services et des sûretés bancaires avec marges rémunérées, plutôt que celle de l'épargne certes plafonnée et peu rentable, mais qui profite directement son détendeur, comme les sous thésaurisés d'antan.

FIN

Ancien directeur du Centre d'Étude juridique, économique et politique de Paris (CEJEP), correspondant de presse juridique et judiciaire. Daniel Desurvire est l'auteur de : " Le chaos culturel des civilisations " pointant du doigt les risques de fanatisme de certains cultes et de xénophobie de certaines civilisations, auxquels s'ajoutent les dangers du mal-être social, de la régression des valeurs morales et affectives ou de la médiocrité des productions culturelles, dont la polytoxicomanie en constitue l'un des corollaires. L'auteur choisit d'opposer le doute et le questionnement aux dérives dogmatiques et aux croyances délétères " (in, Les cahiers de Junius, tome III, "La culture situationniste et le trombinoscope de quelques intellectuels français" : Édilivre, 2016).

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Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier:Daniel Desurvire pour Observatoire du MENSONGE

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Retrouvez la première partie en cliquant ICI

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synopsis : dans une réalité alternative, ce voyage entre la Terre et Sagittarius A, le trou noir de la Voie lactée, met en exergue les conséquences de nos mentalités projetées dans le sombre devenir de la planète. On y découvre l'inexorable destin d'une civilisation insouciante quant aux pollutions anthropiques qui annihilent la planète, ou les dogmes réducteurs que la social-démocratie hésite à repenser sous le sceau de ses labels complaisants...

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