"Molson est censé rester un fleuron du Québec, alors pourquoi la majorité des gars viennent de la compagnie de la Colombie-Britannique Nickel Bros?", A demandé Pierre-Luc Martin, agent d'affaires de la section locale 271 de la Fraternité internationale des chaudronniers.
Au cours des cinq derniers mois, le membre du syndicat a déclaré avoir approché Molson Coors à plusieurs reprises pour savoir pourquoi une douzaine de travailleurs qui fabriquaient ses cuves à bière et ses réservoirs venaient de l'Ouest, pas du Québec.
"Nos travailleurs consomment localement. Ils boivent du Molson, alors qu'ils vont chercher leur travail ailleurs ", a expliqué Pierre-Luc Martin, en montrant le brasseur, qui a investi 500 millions de dollars dans le projet.
À ses côtés, Bruno Guilmette, chef d'entreprise local, avait beaucoup à dire.
"Pourquoi font-ils venir des gens de là-bas alors que plus de 80% de nos membres ne travaillent pas à cause de COVID-19 et des ralentissements sur les chantiers de construction?" C'est ce qui met nos gars en colère. "
Au Québec, les compagnons chaudronniers, avec trois ou quatre ans d'expérience, gagnent entre 40 $ et 42 $ de l'heure, souligne le syndicat, ce qui leur fait croire qu'il pourrait y avoir des travailleurs au travail à prix réduit.
"Je parle avec un représentant de Nickel Bros depuis février pour qu'il puisse embaucher des Québécois, mais ça traîne toujours. Même chose avec Molson", soupire Pierre-Luc Martin, qui ajoute que les chaudronniers du Québec ont l'expertise pour faire le emploi.
" C'est faux "
Hier, Molson Coors a reconnu que Nickel Bros fait effectivement appel à des travailleurs de l'Ouest canadien, mais a nié être majoritaires sur son site de Longueuil, comme le soutient le Boilermakers 'Union.
"C'est mal", a répliqué le Journal son porte-parole, François Lefebvre, piqué par la question. Plus de 95% des employés viennent du Québec ".
"Pour l'installation des chars, il y a trois ou quatre personnes qui viendraient de l'Ouest canadien. La majorité, le reste, viendra du Québec", a-t-il dit.
Nickel Bros. a une lettre d'approbation, a fait les démarches nécessaires auprès de la Commission de la construction du Québec (CCQ) et a embauché des syndiqués d'ici, a déclaré Lefebvre.
"C'est une pratique très spécialisée dans le transport. On nous dit que nous n'avons pas l'expertise ici, c'est pourquoi nous avons embauché quelques personnes de Nickel Bros de l'Ouest canadien", explique-t-il.
Rejoint par Le journal, porte-parole de Nickel Bros, Cassidy v. Ros, n'a pas pu répondre à nos questions hier.
Quant à la vice-présidente de l'entreprise québécoise Pomerleau, qui construit la brasserie, elle ne nous a pas rappelé non plus.