Une Grand'Place bien garnie, des costumes de sortie et un pèlerinage à la collégiale.
A midi, près d'un millier de personnes se tenaient sur la Grand'Place de Mons ce dimanche. Tout le monde était statique, souvent masqué et en petits groupes, parfois avec une canette de bière, mais gardant toujours ses distances. Tout le monde a ressenti une émotion particulière. Celui de vivre un moment unique de communion improvisée mais tellement symbolique. "Le fait d'être là, même s'il n'y a pas de Doudou, c'est réconfortant", glisse Julien. "Il y a un peu de curiosité mais nous voulions participer à ce moment incroyable", ajoute sa compagne Amélie.
De temps en temps, quelqu'un jetait l'air du Doudou, parfois accompagné d'une trompette. Des dizaines de personnes ont ensuite pris le relais pour faire résonner le folklore de Mons au milieu de cette place, qui aurait normalement accueilli des milliers de guerriers dans une ambiance enflammée de combat connue sous le nom de Lumeçon. Ces Montois, partagés entre nostalgie, déception et enthousiasme, ne quittent les lieux qu'en début d'après-midi.
Ce passage depuis le centre-ville s'est souvent accompagné d'une courte promenade sur les pavés de Mons. Avec un passage quasi obligatoire à travers la collégiale Sainte-Waudru et sa rampe d'où aurait dû jaillir la Car d'Or, poussée par des centaines de personnes. Au lieu de cela, nous avons vu un groupe de cyclistes, une voiture Beetle arborant un dragon ou vingt amis simulant la poussée de la Car d'Or.
L'atmosphère était également spéciale à l'intérieur de la collégiale, où repose la Car d'Or. Beaucoup voulaient lui rendre visite lors d'une sorte de pèlerinage avec un passage au pied du Sanctuaire, qui aurait dû descendre samedi soir. Histoire de conjurer la malchance et de chasser l'épidémie, de nombreuses bougies ont été allumées devant Sainte-Waudru, celle qui a chassé la peste noire de Mons au XIVe siècle ...