Le journal du professeur Blequin (99) La journée des incompétents

Publié le 08 juin 2020 par Legraoully @LeGraoullyOff

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Lundi 8 juin

8h : Je l'avoue : j'ai perdu depuis longtemps l'habitude de me lever avant neuf heures ! De toute façon, depuis que je sais à quel point se lever avant que le soleil ne le fasse est mauvais pour la santé, je n'ai plus aucun scrupule. Si je prends sur moi de quitter aujourd'hui mon lit douillet alors que j'ai encore les yeux bouffis de sommeil, c'est parce que je dois accueillir deux travailleurs censés régler le problème de la bosse qui subsiste dans le lino de mon entrée depuis que j'ai emménagé (soit tout de même quatorze mois et demi). Je déjeune tranquillement, m'attendant à entendre retentir la sonnette de l'immeuble : première surprise, c'est le téléphone qui sonne ! Et comme je l'ai laissé à l'étage de mon duplex, je dois courir pour décrocher : ce sont bien les gens que j'attends, auxquels on n'a manifestement jamais appris à appuyer sur le bouton d'une sonnette... Je descends donc en robe de chambre pour leur ouvrir : sur place, les deux zigs me disent que ce n'est pas une cloque mais une fissure et qu'ils ne peuvent rien faire ! Ils ajoutent que ça ne devrait cependant pas s'écrouler. Il ne manquerait plus que ça, tiens ! Ils repartent aussitôt... Mais à peine ai-je repris mon déjeuner là où je l'avais laissé que le téléphone sonne une seconde fois : maintenant qu'ils sont à nouveau en bas de l'immeuble, ils me demandent de leur signer un avis de passage ! Tu vois maman, il n'y pas que moi qui se rend compte au dernier moment qu'il a oublié quelque chose d'important, mais tu as raison, c'est pénible... Je leur fais donc comprendre aimablement que je ne suis pas chaud pour redescendre : ils me demandent le code d'entrée de l'immeuble, mais je ne l'ai pas, vu que la porte s'ouvre avec un badge... J'aurais pu leur suggérer de sonner pour que je puisse leur ouvrir, mais ma répartie me laisse en plan et je re-redescends pour signer ce satané papier alors que je n'ai même pas mes lunettes... Conclusion : ils se sont mis à deux pour ne rien faire à part me taper sur les nerfs avec le téléphone et il leur a fallu plus d'un an pour arriver à ce résultat flamboyant ! Par pure bonté d'âme, je ne vous donnerai pas le nom de leur entreprise, mais qu'ils ne comptent pas sur moi pour leur faire de la publicité.

16h : J'attends un colis censé être déposé dans un point Mondial Relay : je reçois un SMS m'annonçant que le point en question est indisponible ! Alors pourquoi me l'a-t-on proposé, dans ce cas ? Bon, je me rends donc sur le site indiqué pour demander qu'on me le dépose ailleurs. Mais j'ai beau taper le nom et le code postal de ma ville, rien à faire : le site est incapable de me proposer un nouveau point relais ! Et pourtant, je suis sûr qu'il y en a d'autres ouverts ! Je signale le problème au vendeur : il me répond qu'il ne peut rien faire à part attendre que le colis lui soit retourné... D'un côté, c'est vrai que c'est bien fait pour ma gueule, je n'ai qu'à rester fidèle à la poste : c'est plus cher, mais on a moins d'emmerdes ! D'un autre côté, cette journée pourrie confirme les ravages du jemenfoutisme généralisé, que ce soit dans la maçonnerie ou l'informatique !