Dans le détail, le secteur a observé une baisse de 56% dans l'hôtellerie et la restauration et de 6% dans la grande distribution. "Il est difficile d'estimer à ce stade l'impact total pour 2020 mais il est clair que la baisse de nos volumes et de notre chiffre d'affaires sera sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale", a commenté Jean-Louis Van de Perre, président des Belgian Brewers.
Ce dernier déplore que le "superkern" n'ait pas inclus les boissons alcoolisées dans sa décision d'accorder une réduction de TVA à 6% aux établissements de restauration jusqu'à la fin de l'année. "Pour les petits cafés de village, la bière représente une part importante du chiffre d'affaires", a-t-il expliqué, ajoutant que certains avaient renoncé à ouvrir le 8 juin. "Ces établissements seront notre principale préoccupation dans les prochains jours. L'espace est souvent réduit, sans véritable terrasse, avec des gens qui aiment se tenir au comptoir ... Peut-être faudrait-il envisager un assouplissement des mesures pour ces petits cafés? Ajoute Van de Perre.
Concernant les exportations belges de bière, la fédération note un "sérieux ralentissement", mais ne dispose pas encore de chiffres précis pour le début de 2020. Les ventes à l'étranger sont d'une importance cruciale pour le secteur qui vend désormais près des 3/4 de sa production hors de ses frontières. La Belgique est restée le premier exportateur européen de bière depuis 2 ans avec 18,1 millions d'hectolitres, soit une augmentation de 9,2% par rapport à 2018.
Les brasseurs belges tournent légèrement la tête aux États-Unis (+0,8%), après une baisse de 12% entre 2017 et 2018. L'Amérique du Nord est une destination de choix pour les bières belges puisque le Canada devient le deuxième pays hors UE à les importer. Elle devance la Chine qui a connu un sérieux recul (-34%) en un an. "Il n'y a pas de danger à la maison pour la Chine, mais c'est une question à suivre. Le Covid a commencé en décembre là-bas, et la compétition est de toute façon très féroce avec la présence de brasseurs allemands et néerlandais", souligne Van de Perre.
En Belgique, la consommation a légèrement augmenté (+ 0,2%) l'an dernier, à 7,035 millions d'hectolitres, un résultat honnête compte tenu d'un été 2019 beaucoup moins riche en événements sportifs qu'en 2018. Si la restauration a progressé, la grande distribution a légèrement baissé (-0,3 %).
Concernant le type de bière, après une légère augmentation entre 2017 et 2018, la bière blonde reprend sa descente (-0,2%) tandis que les bières de dégustation (blonde forte, ale pâle, régionale ...) enregistrent une bonne progression (+ 17% en un an) pour approcher le million d'hectolitres, certainement encore loin des 4,7 millions d'hectolitres de pils.
Le nombre de brasseries est passé de 304 à 340 structures. Actuellement, la fédération n'a pas à déplorer la faillite d'un de ses membres. "Mais une deuxième vague de coronavirus n'épargnerait probablement pas l'un ou l'autre acteur en difficulté", prévient Van de Perre.