Magazine Humeur

Edwige

Publié le 22 juillet 2008 par Lephauste

Hier j'ai invité Edwige pour le dîner. J'avais préparé une salade de documents compromettant, c'est bon les salades en été. Quand elle est arrivée,  sapée comme un minox elle a tout de suite épluché tous les tiroirs, soulevé le couvercle des boites à chaussures, touillé un peu dans mon portable à la recherche d'indices. Fais comme chez toi ! Je suis dans la cuisine, je fini le potage aux ragots. Elle s'était déjà mise à quatre pattes et balayait les moutons du plat de la main, sous le lit. Ce qu'elle est bandante quand elle s'y met ! On t'écrit plus de Téhéran ? Pourrais je un jour lui avouer ma passion pour la sécurité intérieure , tout en elle me mettait en émoi.

Quand je revins au salon, tout était sans dessus dessous et je du enjambé des éboulis de révélations quand à mes activités subversives avant de pouvoir poser le couvert sur la petite table de verre fumé qu'un ami palestinien m'avait rapporté de la foirefouille de Karashi; Oh non tu sais ! C'est une vieille histoire. en fait il s'est rien passé entre Amadinedjad et moi. Et puis si j'en crois les journaux, c'est un dangereux agent de la coalition FARC branche pétrolifère,  qui en veut à la civilisation. Je lui servis un verre de blanc et ainsi nous pûmes deviser tandis qu'avant de se lever brusquement elle enfournait dans des dossiers la matière de son prochain rapport qui, me dit-elle,  devait s'intituler : Fashion et Bloog, les dangers de l'engagement politique.

Une fois debout et sa jupe porte-feuille réajustée, Edwige me planta là, son décolleté débordait de mes cartes de membre de la société des amis du NON. Je restais béat, un noyau d'olive coincé entre les dents et du persil dans les narines et dans les oreilles, le doux bourdonnement d'un broyeur municipal au soir d'une élection fichue.

La porte claqua et dans l'escalier pendant encore un court instant j'entendis attendris, le cliquetis de sa claudication de borgne. Dans la rue, les gyrophares disparurent des façades, mes voisins retournèrent à leurs écrans de contrôle et machinalement je me mis à relire une vieille lettre de ma mère. Edwige ne s'intéressait pas à ma mère : Tu es bien trop sensible mon pauvre grand ! Tu ne va jamais y arriver ! 


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