L’Abstraction lyrique représente pour les artistes une ouverture à l’expression personnelle. La première période, très matiériste, se manifeste jusque 1970. Toutes sortes de matériaux non conventionnels sont utilisés : sable, ferrailles, tissus, ficelles, etc. On parle de peinture informelle.
Il y a d’abord l’attitude de l’artiste que l’on appelle la peinture gestuelle, que les américains nomment action painting. La « gestualité pure » cadence la surface. Elle créé des reliefs, creux, fractures, colmatages.
Le peintre peut triturer la surface de la matière picturale à l’aide de divers instruments ou à mains nues en laissant des traces de grattage, d’incisions, voire d’empreintes d’objets à motifs géométriques ou non. Il utilise des adjuvants qui produise des effets divers (ramages, crevasses, craquelures. Il pourra maltraiter le support, par des coupures, des perforations, des déchirures et des brûlures, des arrachements, des brèches, des failles, balafres, des griffures, des hachures, des giclures .
L’artiste joue de l’addition et de la soustraction de matière, alternant la pâte et les jus colorés, l’opaque et le transparent, le léger et l’épais, le lisse et le rugueux . Il travaille souvent par touches et coups de brosses énergiques. Il en résulte des enfouissements et de resurgissements des couches antérieures.. Il varie aussi le sens d’usage de la brosse ou de la spatule
Une autre composante de l’abstraction lyrique est le tachisme à ne pas confondre avec le mouvement italien des maschioli Le terme résulte au départ propos méprisant de Pierre Guégan
Cette approche se caractérise, comme son nom l’indique par la réalisation de taches de couleur par projections, éclaboussures au pinceau, jets spontanés de peinture sur la toile posée verticalement ou horizontalement, par des coulures (pouring), réalisées éventuellement à l’aide de récipients troués (le dripping ), directement à partir du tube (le tubisme )ou en calligraphiant des signes inventés. .
Il y a eu deux périodes dans le courant de l’abstraction lyrique : tout d’abord à la sortie de la guerre une première période de 1945 à 1957-1960. Cette mouvance est alors supplantée par le Nouveau réalisme d’ Yves Klein.
Il y a eu cependant, initiée par la génération née pendant ou après la guerre, comme Paul Kallos, Georges Romathier, Michelle Desterac, Thibaut de Reimpré eu encore François-Charles Bazelaire.