La voix de la discorde

Publié le 22 juillet 2008 par Maldoror

Une voix. Celle de Jack Lang, évidemment. Hier matin, sur France-Inter, un auditeur avait posé cette question prémonitoire à Jack Lang : "Monsieur Jack Lang, comment réagirez-vous si cette réforme passe à une voix près ?"
Jack Lang a simplement répondu que c'était son intime conviction, qu'il fallait être en accord avec ses principes, blablabla, le baratin habituel que les hommes et les femmes politiques de ce pays continuent à nous servir en s'imaginant que le peuple les croit encore.

J'ignore ce qu'a obtenu Jack Lang en échange de sa trahison, lui seul et Nicolas Sarkozy le savent, et peu importe d'ailleurs. Ce qui ressort de cette trahison, et ce qu'il convient de regarder, à mon très humble avis, c'est la forme, et non le fond. En effet, si on s'attache au fond, cette réforme n'apporte ni ne retire rien au peuple. Le référendum d'initiative populaire n'aura jamais lieu ; le Président de la République Française pourra venir s'exprimer directement devant le congrès, au lieu de leur faire passer des messages écrits lus devant l'assemblée. Il faut être honnête : à l'heure de l'internet et du téléphone portable, ce mode de communication était un brin dépassé. Pour le reste, ça ne changera pas la face de la 5ème république.

Alors pourquoi fallait-il voter non ? Pour la forme. Parce qu'être dans l'opposition, c'est donner de la voix et du corps au peuple qui ne veut pas des victoires, petites ou grandes, de Nicolas Sarkozy. L'hypocrisie n'est pas l'apanage des puissants ni des riches, je sais l'être autant qu'eux. Je me fous de cette réforme, qui ne me fait pour ainsi dire ni chaud ni froid, mais puisque c'est Nicolas Sarkozy qui l'avait souhaitée, j'étais contre. Je voudrais bien voir qu'on me fisse un procès pour cette prise de position.

A ce titre, j'ai été trahi par Jack Lang, comme tous les socialistes. Jack Lang, qui a fait perdre l'opposition et gagner Nicolas Sarkozy. Jack Lang, qui n'a pas respecté les consignes de son parti. Jack Lang, qui aurait dû voter contre cette réformette, voulue par Nicolas Sarkozy comme un plébiscite à la politique de son gouvernement. Jack Lang, qui a marqué contre son camp, et qui doit maintenant, et très logiquement, être exclu du parti socialiste.