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Haut-du-Tôt…

Publié le 25 août 2020 par Ivanoff @ivanoff

Faut-il grimper si haut et traverser ces forêts aux sentiers veinés des racines d’arbres séculaires, faut-il « entendre » le silence qui nimbe les lieux ? Faut-il « habiter » l’endroit, une heure ou davantage pour n’avoir d’autre projet que d’y revenir encore et encore sans jamais s’en lasser ?…

Chaque perspective est renouvelée selon la couleur du ciel. La chaleur estivale habille les sentiers d’une poussière dorée qui voltige sous le pas des randonneurs, plus loin elle se pose encore, à l’affût d’une brise qui lui donnerait l’illusion de choisir sa prochaine étape… Les sapins paient un lourd tribut aux caprices du climat perturbé par quelque triste et magnifique engeance que l’évolution a portée là où dorénavant elle d’auto-détruira sans recourir un instant à cet instinct de survie qu’on encore de plus malins.

Faut-il souffler au rythme des soubresauts du chemin pour apprécier davantage la vue offerte entre deux fourrés ? Faut-il respirer l’odeur de la sève et du bois déchiré, écouter le chant pointu d’une sitelle ou d’une fauvette pour savourer en arrière-plan la pureté d’un silence ? Que la Nature est belle quand on la regarde comme on l’aime ! Chaque brin d’herbe est à lui seul l’univers tout entier puisque chaque instant consacré à le regarder lui attribue sa singularité. Sans ce brin là, les autres n’auraient peut-être pas cette aspect aussi foisonnant et verdoyant.

Le sous-bois est l’écrin du silence que nous ne savons plus entretenir ailleurs où nous nous agitons sans cesse dans une cacophonie stérile autant qu’épuisante.

Un frisson d’air soulève le sablon gris du sentier, et c’est aussi dans ce tourbillon poudreux, dans l’herbage foulé, dans cette beauté sauvage, tourmentée et cependant apaisante que je vous retrouve, invisibles et si présents, parce que rien ici ne s’y oppose.

La Nature me parle d’évidence et fait appel au discernement, faire la part du négligeable et de l’essentiel... Sa mélodie s’écoute comme une parole proposée, jamais imposée, elle seule saisira la moindre de nos émotions et la comprendra, le clapotis d’un ruisseau, le craquement d’une branche ou la plainte d’un arbre pliant sous le vent, tous ces bruits là sont la musique d’une Nature où l’humain devrait savoir trouver sa place en toute humilité… Là est LA RÉPONSE à toutes ses interrogations.

« Heureux ceux qui sont humbles car Dieu leur donnera la Terre en héritage » Saint-Matthieu « Les béatitudes » Bible du semeur.


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