C’est le monde à l’envers ! Il n’y a qu’à prendre un peu le pouls des marronniers médiatiques pour s’en convaincre : le tour de France démarre trois jours avant la rentrée scolaire. Ladite rentrée, pour une fois, n’est pas illustrée par cette pauvre gamine qui tente d’écrire à la craie sur un tableau noir d’un autre temps, mais par des marmots et leurs enseignants masqués pour éviter la covid-party à l’heure de la récré. Les festivals ont été presque tous annulés, et certaines manifestations culturelles qui débutent habituellement en juillet ont attendu août pour sortir au grand jour. C’est ainsi le cas du Voyage à Nantes qui, de ce fait, est visible jusqu’au 27 septembre.
Dans le Voyage cette année, on peut notamment rêver d’une sieste dans un lit à baldaquin kitchissime à souhait, quoique flottant dans le port de plaisance du canal St-Félix, là où l’Erdre se jette dans la Loire. C’est pratique, c’est près de la gare. Tu tombes du train et hop ! dodo ! Sauf que c’est interdit (pas à cause de covid, mais parce-que c’est une œuvre d’art et qu’elle est installée à un endroit où la baignade est proscrite).
Le lit à baldaquin, coussins moelleux et couleurs pastel pour plaire aux petites filles, a été réalisé par Vincent Olinet, qui expose aussi d’autres œuvres dans le cadre de ce Voyage à Nantes. L’œuvre porte le nom de Pas encore mon histoire. Effectivement, si l’objet insolite attire le regard et porte à sourire, je n’y ai pas senti une poésie immense, ce n’est effectivement pas mon histoire. C’est néanmoins distrayant, voire inattendu ; quoique, Voyage oblige, on s’attend à tout à chaque coin de rue, et c’est ce qui fait le charme du cheminement urbain dans Nantes en cette fin d’été.