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Jean-Marie Barnaud | Passage de l’étranger

Publié le 06 septembre 2020 par Angèle Paoli

PASSAGE DE L'ÉTRANGER I l me rend de plus en plus souvent visite Jean-Marie Barnaud, " III. Passages ",
l'étranger
Il s'agite dans le sang plus rare
et timide
de l'âge
Je n'entends plus sa voix
ne distingue plus son visage
Tous reflets perdus à jamais
Je ne sais de lui
que ses gestes ses courses vives
et toujours neuves
elles le suffoquent
le jettent à terre
ébloui
dans la solitude des prés
Avec au-dessus de lui
vide et serein
le ciel
et de grands arbres aux feuilles d'argent
qui frémissent
Quelle spirale invente
la boucle du temps
quel retour ?
c'est peut-être la fin
qui s'annonce
Et lui l'enfant rieur
qui me précède
et tourne en vrille sur la place
comme un derviche étourdi dans sa transe
s'est-il jamais enquis de ces choses
quand mille échardes l'ont blessé
Allant pour aller, Cheyne éditeur, Collection 40 ans, 2020, pp. 42-43. Image de couverture : Anne-Laure H-Blanc.
Jean-Marie Barnaud   |  Passage de l’étranger


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