Gabriele Galloni | [È in questa vita un’altra vita nuova]

Publié le 09 septembre 2020 par Angèle Paoli

[È IN QUESTA VITA UN'ALTRA VITA NUOVA] * È in questa vita un'altra vita nuova Gabriele Galloni, [IL Y A DANS CETTE VIE UNE AUTRE VIE NOUVELLE] I l y a dans cette vie une autre vie nouvelle Traduction inédite d'Angèle Paoli
e in questo corpo un altro corpo ancora.
Mi segui fino al bagnasciuga e indietro; affiora
a pelo d'acqua una bottiglia vuota.
È notte, ma la spiaggia è affollatissima;
così che mi è difficile ascoltarti.
Raggiungiamo le dune. C'è un sentiero
dietro il canneto; porta
alla vecchia fabbrica di sapone.
La luce dei falò qui non arriva -
E nemmeno una voce.
Ho tredici anni. E della voce adesso
saprò tutto quello che c'è da sapere; da fare.
Ché in questa vita è un'altra vita nuova
e in ogni corpo un altro corpo ancora.
***
Ti chiamerò a distanza di molti anni
e avrò da tempo smesso di sapere.
Dunque non parlerò; e non parlerai
nemmeno tu. Ma tornerà per tutti
e due la prima sabbia; illuderemo
l'età giovane che dorme nei nostri letti.
Condividiamo una identica estate;
diremo un corpo che non è stato mai.
L'estate del mondo, Marco Saya, 2019.

et dans ce corps un autre corps encore.
Faisons un aller-retour jusqu'au rivage ;
à fleur d'eau flotte une bouteille vide.
Il fait nuit, mais la plage est bondée ;
aussi il m'est difficile de t'écouter.
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* Note d'AP : en hommage à Gabriele Galloni, tout récemment décédé (à l'âge de 25 ans). Gabriele Galloni était tenu pour l'un des poètes italiens les plus talentueux de sa génération.
Rejoignons les dunes. À l'arrière des roseaux
il y a un chemin ; qui conduit
à l'ancienne savonnerie.
La lumière des feux ne parvient pas jusqu'ici -
Pas même une voix.
J'ai treize ans. Et j'ai de la voix maintenant
Je saurai tout ce qu'il faut savoir ; tout ce qu'il faut faire.
Parce que dans cette vie il y a une autre vie nouvelle
et dans chaque corps un autre corps encore.
***
Je t'appellerai plus tard, dans bien des années
et j'aurai depuis longtemps cessé de savoir.
Alors je ne dirai rien ; et toi tu ne diras rien
non plus. Mais, ce premier sable, il reviendra
pour nous deux ; nous imaginerons
l'âge tendre qui sommeille dans nos lits.
Nous partageons un même été ;
nous évoquerons un corps qui n'a jamais existé.