Les temps sont lourds, les temps sont chauds, surtout à Bordeaux. La jeunesse émulsionne et l’adolescence trépigne, suant sous le masque anti-covid. Globalement, le minot s’adapte et accepte, du moins devant la gente professorale. Ce que teacher veut, enfant fait. Ou pas. Le masque glisse. Oups. Pas fait exprès. Le masque reste en position basse, nez bien dégagé, avec une trentaine d’autres jeunots autour qui, s’ils n’en font pas tous autant en même temps, cèdent quand même régulièrement à la tentation. Les cahiers ne sont pas au feu, mais la maîtresse est quand même au milieu.
Que dire à ces lardons juvéniles ? que la loi c’est la loi et puis na!, c’est comme ça ? qu’il faut jouer collectif ? oui mais madame, dit le mioche surpris en flagrant délit de nez à l’air, madame, il fait chaud. Diantre oui, ça cogne et ça cagnasse. J’entends tout cela. Et je les regarde, de loin. Enfin de moins près, les salles ne sont pas si grandes.
Les jolis minois, à demi-masqués, ne laissent entrevoir qu’une partie des émotions. Pas de sourire, pas de moue boudeuse non plus. Mais ledit minois masqué, quand seul le nez dépasse, ne laisse plus apparaître que la béance des narines. Un groin. Ces jeunes-là méritent quand même mieux que d’être affublés de groins pour parader en public. Demain, je mets l’affaire sur le groin de la table, et il n’y aura pas négo ! Que masque soit, jusque sous les yeux !