Je prends le tram pour aller et revenir du boulot au moins trois fois par semaine. Sinon, c’est vélo et c’est plus rigolo. Mais le tram c’est pratique, tôt le matin il fait nuit, c’est plus facile. Jusqu’à aujourd’hui, le quart d’heure de tram fut plutôt plaisir, écouteurs vissés dans les ouïes pour oublier le masque, Marianne Faithfull et Leonard Cohen dans la playlist ce matin. Une certaine forme de bonheur, couplée à la balade matinale et urbaine dans les petites rues pour rejoindre le bahut, un chouia d’air frais avant de se remasquer le museau.
Et ce soir, patatras ! du grand n’importe quoi ! Quelques personnes ostensiblement sans masque, d’autres qui beuglent dans leurs téléphones ou qui diffusent leur musique à donf, des godasses dégueu sur les sièges, des moues boudeuses, des tronches pas aimables. Un mauvais jour sans doute. D’autant plus mauvais que ce type de comportement donne du grain à moudre à tous les anti-je ne sais quoi (anti-jeune, anti-arabe, anti-meuf, anti-intello à lunettes, anti-black, anti-pauvre, etc), au demeurant racistes et trop à droite pour que je les suive dans le virage sans me vautrer au passage. Virage que, de toute façon, je ne prendrai pas. Mais quand jouerons-nous tous réellement collectif ???