http://legraoullydechaine.fr/2020/09/21/le-journal-du-professeur-blequin-128-week-end-culturel/
10h : Je suis aux Capucins pour l'ouverture des Rencontres brestoises de la BD. Je ne compte pas rester longtemps, juste assez pour me procurer le numéro 5 de la revue Casier[s] et glaner quelques dédicaces auprès des auteurs qui y ont participé. Curieusement, je ne trouve pas le stand ; en revanche, je remarque qu'il y a déjà une queue monstrueuse devant l'espace info : je demande à une femme pourquoi elle fait la queue, elle me répond qu'elle vient demander des tickets pour les dédicaces... Oui, en raison de la situation (je n'ajoute pas l'adjectif " sanitaire " car je déteste cette expression qui me donne le sentiment de mener une vie de chiottes), il faut réserver pour avoir le droit de faire la queue dans l'espoir d'un gribouillis sur un album, mais apparemment, il faut plus que ça pour décourager la meute des chasseurs de dédicaces ! Je sais que je ne devrais pas parler d'eux en ces termes, puisque c'est le public qui fait vivre les artistes et que je ne crache pas moi-même sur les dédicaces, mais j'ai vécu tellement d'expériences douloureuses avec certains imbéciles qui me traitaient presque comme un ennemi à abattre sous prétexte que j'avais le malheur d'apprécier les mêmes auteurs qu'elles..
10h15 : Je trouve enfin le stand de Casier[s], étrangement décentré au sein du bâtiment. J'achète le numéro 5 et, en le feuilletant, je trouve le contenu encore plus varié que le précédent. Il n'y a pas besoin de ticket pour aller à la rencontre des auteurs : pourtant, il y a peu de monde à faire la queue, malgré la popularité de la revue. D'un autre côté, ça commence à peine...
11h : Je profite d'un tête-à-tête avec un dessinateur pour lui demander quelques renseignements sur l'usage des crayons gras. Il me confirme ce dont j'aurais dû me douter : ils nécessitent un taille-crayon vraiment tranchant pour être bien affutés. Pas étonnant que les miens, avec mon taille-crayon bon marché, aient acquis une allure de manches de pioche en quelques jours ! Il n'y a pas à dire, rencontrer d'autres praticiens, c'est toujours utile...
15h30 : Après avoir quitté les Capucins et déjeuné sur le pouce, j'ai sauté dans le premier bus pour Plougastel-Daoulas ; les journées du patrimoine sont toujours une bonne occasion de collecter des renseignements intéressants pour les pages " histoire " de Côté Brest, mais cette année, s'il faut vraiment enfiler ce foutu masque, autant que ça en vaille la peine et que je me rende là où je n'ai vraiment pas l'habitude d'aller. Alors j'ai jeté mon dévolu sur la seule commune de Brest Métropole dont l'accès nécessite de passer le point de l'Iroise, histoire de profiter d'une visite guidée de son calvaire monumental ; bien entendu, c'est en plein air, de sorte qu'au final, je n'aurai eu à me déguiser en Michael Jackson que dans le bus. Me voilà maintenant sur place, et j'apprends plusieurs choses que je ne soupçonnais pas... Il est vrai que ma culture de mécréant préférant Albert Camus à Paul Claudel a quelques lacunes concernant l'iconographie religieuse !
Dimanche 20 septembre11h30 : J'assiste, sur la Place de la Liberté, à la représentation d'un spectacle monté pour présenter le Brest mêm', un jeu de société créé pour faire (re)découvrir l'histoire de la ville de manière ludique. Le spectacle se veut une parodie des jeux télévisés mais je dois dire que, malgré tous leurs efforts, les comédiens n'arrivent pas à être aussi cons et putassiers que la plupart des vrais animateurs ! Encore un cas où la caricature a été dépassée par la réalité... Enfin, si ça peut encourager les gens à se procurer un jeu à vocation culturelle et à ne pas rester devant World of Warcraft, c'est déjà une très bonne initiative !
15h30 : Visite guidée du lavoir Saint-Pierre à Plougastel-Daoulas. Curieusement, il y a plus de monde qu'hier devant le calvaire qui, il est vrai, est déjà bien valorisé toute l'année, tandis que le lavoir est typiquement le genre d'édifice " qu'on croise et qu'on ne remarque pas " comme dirait Gainsbourg. Mais les journées du patrimoine sont justement prévues pour mettre en valeur ces trésors insoupçonnés : si c'est pour ne s'intéresser qu'à ce qu'on connaît déjà, à quoi bon ?
17h30 : J'arrive à Brest ; comme je pouvais m'y attendre, le bus est désormais obligé de faire un détour pour éviter l'entrée du stade... Quand je descends, je crois quelques supporters du Stade brestois : ils n'ont pas l'air heureux. Pourtant, une fois rentré chez moi, j'apprendrai que Brest a gagné. J'en conclus que les supporters de foot font la gueule quoi qu'il arrive, et ça ne me donne pas envie de préférer leur jeu aux visites patrimoniales !