Je ne rêvais plus. J’étais confuse. J’avais de nouveau erré dans des rues inconnues et fréquenté des lieux obscurs. La mer était agitée et les eaux troubles. J’avais tout mon temps et il me filait entre les doigts, comme le sable l’été, chaud au creux de la paume. La douceur de la vie butait contre l’esprit, occupé à maintenir un cap dont je n’avais plus souvenir. Au dehors, rien n’avait changé, tout était identique et de fait, incompréhensible. Les arbres contre le ciel racontaient leur sempiternel mystère. La lumière du soleil jouait avec les architectures têtues. Les fourmis faisaient leurs provisions et les cigales s’étaient tues. C’était l’automne, avant l’hiver qui précédait le printemps.