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Journal des Quatre Vérités,XL

Publié le 03 octobre 2020 par Jlk
images-1.jpegAMERICA FIRST.- Est-ce un coup de tonnerre ou un pétard mouillé? Guillotine ou tremplin ? La dernière arnaque du fortiche ou l’annonce d’un K.O. couché ? Après tant de crânes mensonges, que croire ? C’est à quoi je pense ce matin sans Schadenfreude à la chinoise, me demandant juste si le cas rapporté en Chine, précisément, ou au Kremlin de Poutine, eut bénéficié d’une aussi prompte et publicité mondialeDonald n’aurait pas de secret ? Mais n’est-ce pas sa botte de battant et ne va-t-il pas retourner la situation à la manière de son clone brésilien, en plus impérial ? Ou mise-t-il sur un nouveau look « trop humain » qui force la compassion de circonstance ? À un mois de la vérité sortant, chiche, de la bouche des urnes, ces questions donnent plus de piquant au feuilleton.Or justement, je regardais hier soir les derniers épisodes des épatantes Chroniques de San Francisco, d’après Armistead Maupin, dont toutes les vérités mises à jour, avec beaucoup de finesse sensible dans l’observation, reposent sur un mensonge secrètement gardé par la protagoniste Anna Madrigal, transgenre adorable dans son rôle de mère de substitution d’une petit communauté déjantée - tout à fait ce que les Proud Boys de Donald écrasraient de mépris; et s’agissant de mépris, je me rappelle ce que me disait un soir Alexandre Zinoviev à propos de l’idéologue stalinien le plus abject qu’était Mikhaïl Souslov: qu’il était juste assez humain en fin de compte, pour être digne de mépris. En dira-t-on autant de Trump ?Ce qui est sûr, en ce qui me concerne, moi qui suis né le même jour que lui (et que Che Guevara, pour faire bon poids ) c’est que plus les jours de cette maladie mondiale passent et plus je me sens proche de cette America First qui révèle tant d’humanité faillible sous son fatras de mensonges. Go on, Donald , come in our sweet and friendly Family.120704341_10224834584878786_2260090257142200828_n.jpg À la Maison bleue, ce samedi 3 octobre . - Le château gonflable dressé ces jours à côté du marché couvert de Montreux est ce matin tout raplapla pour cause de pluie battante. Plus américain que cette immense baudruche à tourelles et toboggans, tu meurs, mais il en faudra plus pour désespérer les kids vu que les pluies ne font que passer, comme les années de notre petit avant-dernier qui fêtait hier ses trois ans - happy Birthday little Tony ! LE DIABLE TOUT LE TEMPS.- On pense aussitôt à l’univers de la géniale Flannery o’Connor en découvrant l’Amérique profonde de bigots cinglés et de tueurs en série tarés du nouveau film d’Antonio Campos tiré du roman éponyme de Donald Ray Pollock (qui fait d’ailleurs office de narrateur en voix off), on se dit que c’est là une réalisation tout à fait exceptionnelle, par rapport à la production actuelle (et notamment celle que propose la plateforme de Netflix où le film est diffusé), on se rappelle plus précisément Le Malin de John Huston, précisément tiré d’un roman de Flannery, et de fait c’est de la grande et belle ouvrage, avec une représentation très crédible des années 50-60 en ces rudes et prudes contrées de l’Ohio de Knockemstiff, à quoi s’ajoute une interprétation de haute volée (avec Tom Holland incarnant Alvin le jeune justicier désespéré, et Robert Pattinson en prédicateur pervers style télévangéliste à voiture clinquante ), bref tout ça ferait presque un grand film à la John Ford si ce n’était, finalement, qu’une réplique de chef-d’œuvre américain.À quoi cela tient-il ? À l’excès de violence limite « gore », avec les deux crucifixions du jeune Marine torturé par les Japonais (scène de guerre affreuse qui fait basculer le père d’Alvin dans la paranoïa mystique) et le sacrifice du chien d’Alvin ? Mais Sam Peckinpah est allé aussi loin dans l’horreur…Unknown-5.jpeg Au tour un peu trop schématique des personnages, ou à quelque chose de « déjà vu » ? Je ne sais trop, mais si les effets « physiques » de ce que Peter Sloterdijk appelle la « folie de Dieu » y sont bel et bien, me manque tout de même quelque chose de « métaphysique » qui fonde le regard de Flannery O’Connor et qu’on retrouve dans certains films de Ford, de Robert Aldrich ou de Mankiewicz, notamment, ou dans les romans de Cormac McCarthy et de Pollock lui-même…

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