Ph., G.AdC
FENÊTRE
Il y a du vert sur ton rebord
L’oiselet pense que le printemps
s’est attardé là encore
- Il y vient souvent
J’essaie de le voir quand il s’y pose
et s’envole déçu dans l’instant
Puis oublie vite la chose
- et reprend son chant
Il dit que le vert est suffisant
quand on n’a ni graines ni abri
d’aller au plus beau de l’an
- le vert lui suffit
Son chant berce nos rêves nos veilles
Il ne sert à rien mais nous sourit
tel un reflet de soleil
dans des yeux amis
Ou comme un poème de merveille
disant la fenêtre qui s’éclaire
- Pour l’oiselet sans pareille
s’il revoit ce vert
Longtemps je le suis et tends l’oreille
Ma journée s’écoule sous le charme
de cette espérance belle
- que mon cœur désarme
J’allume la lampe sur ma table
comme un phare aux volants de la nuit
- Ces mots racontent la fable
de notre déduit
Sur la cour endormie qui écoute
un merle essaie à nouveau sa flûte
L’aube lèche les fenêtres
- c’est ton châle vert
Pourquoi faut-il en sensiblerie
rester à l’écoute de l’angoisse
sous chaque mot qu’articule
chacun que l’on croise
Jean-Charles Vegliante, Trois cahiers avec une chanson suivi de Source de la Loue, L’Atelier du Grand Tétras, Collection Glyphes, 2020, pp. 35-36. Illustrations de l’auteur.
JEAN-CHARLES VEGLIANTE
Source
■ Jean-Charles Vegliante
sur Terres de femmes ▼
→ Celle qui dort... (extrait des Oublies)
→ [La lente] [L’étourdie] [L’Africaine]
→ [Au fond de moi est un animal sauvage] (extrait d’Où nul ne veut se tenir)
→ Où nul ne veut se tenir (lecture de Joëlle Gardes)
■ Voir aussi ▼
→ (sur Recours au Poème) une notice bio-bibliographique sur Jean-Charles Vegliante (+ 6 poèmes choisis)
→ (sur le site de L’Atelier du Grand Tétras) la fiche de l'éditeur sur Trois cahiers avec une chanson
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