Les médias se font régulièrement l'écho de ces personnes âgées très affectées par la solitude qu'on leur a imposée sans leur demander leur avis pour les "protéger" (physiquement au moins...) et qui seraient prêtes à prendre pour certaines le risque d'être infectées pourvu qu'on leur apporte un peu de chaleur humaine.
Mais il y a des variantes.
On m'a parlé aujourd'hui d'un couple de retraités. 70-75 ans environ. Leurs enfants vivent à l'étranger et leurs petits-enfants sont étudiants dans l'Hexagone, dans l'impossibilité de rendre visite à leurs parents depuis des mois, et pour des mois, voire des années encore. Ils n'ont pas d'autre famille en Métropole que leurs grands-parents.
L'université d'un des garçons est passée en cours totalement à distance. Plutôt que de rester confiné dans sa minuscule chambre de la cité universitaire vidée de ses autres occupants, il a rejoint l'immense chalet à la montagne où vivent ses grands-parents.
Et alors qu'en France on peut se faire tester et retester gratuitement à tous les coins de rue ou presque et que la durée d'isolement officielle en cas de test positif est de 7 jours, ces personnes imposent à leur petit-fils pourtant officiellement négatif, un confinement de deux semaines dans une moitié de la maison, avant de pouvoir les approcher.
Déjà à la fin du précédent confinement, ils avaient intimé à leurs petits-fils réfugiés chez eux de choisir : ou bien ils passaient l'été confinés avec eux, ou bien ils repartaient dans "le monde" et ne revenaient pas.
Pareil chantage me laisse sans voix.
Slaunger, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons