+ Au cours de la campagne de Donald Trump et Joe Biden, les militants des deux camps ont souvent fait référence à George Orwell, s'accusant mutuellement de "totalitarisme".
Mais, à l'appui des "faits alternatifs" ou du mensonge totalitaire, Orwell dénonce sans ambiguïté la propagande des partis politiques toujours plus envahissante, l'art engagé et la presse.
L'essayiste anglais a précisé sa pensée à propos de la mort ou l'étiolement de la littérature dans le contexte totalitaire :
"Dans les milieux "cultivés", la doctrine de l'art pour l'art se ramenait en fait à une abolition glorifiée de la signification. La littérature était censée s'occuper uniquement de jongleries verbales. Juger un livre sur son sujet était un péché irrémissible, et le seul fait de s'apercevoir qu'il y avait un sujet une faute de goût.
Vers 1928, l'un des trois dessins humoristiques véritablement drôles parus dans le "Punch" depuis la Grande Guerre montrait un jeune freluquet faisant part à sa tante de son intention d'"écrire" : "Et qu'as-tu l'intention d'écrire ? demande la tante. - Ma chère tante, répond le jeune homme d'un ton d'infini mépris, on n'écrit pas sur quelque chose, on écrit, c'est tout." ("Dans le ventre de la baleine", 1941)
+ Déconstruisons la légende dorée "laïque et républicaine" autour des caricatures et la liberté d'expression, à partir de l'enseignement dispensé par "France-info" (Th. Snégaroff) :
- Dire la caricature "laïque & républicaine", selon le catéchisme de l'Education nationale, c'est oublier que les cibles privilégiées de "Hara-Kiri"-"Charlie-Hebdo" : l'armée, la police, les profs, les médias... sont des institutions-piliers de la République. Le contenu de la religion n'est pas tant la cible des caricaturistes que le clergé, au sens large incluant le personnel judiciaire.
La caricature est une "tradition française & républicaine"... à ce détail près que les premiers républicains répondent et imitent la presse anglaise monarchiste qui souligne les méthodes terroristes de la première République française.
A rebours de "France-Info", on pourrait démontrer que l'antisémitisme, en l'occurrence l'antidreyfusisme, est typiquement républicain. Satirique, Paul Valéry écrivait que : "Si Dreyfus n'avait pas été Juif, il aurait été le plus antidreyfusard.", soulignant ainsi l'attachement de Dreyfus aux valeurs républicaines martiales, patriotiques et xénophobes.
Rappelons au passage que la "Une" de "Hara-Kiri", selon le témoignage de ses auteurs, ne visait pas de Gaulle mais la presse française, particulièrement servile.
- Liberté de la presse française ? Mieux vaut entendre ça que d'être sourd !
+ Encore une expo. ajournée pour cause de paranoïa nationale (aux Archives nationales à Paris), sobrement intitulée : "La Police des Lumières". Le rapport entre la philosophie des Lumières et la police n'est pas très clair.
On apprend dans cette présentation que l'idée du policier "gardien de la paix" ne date pas du XXe siècle totalitaire mais du XVIIe siècle.