Nous sommes au nord-ouest de Bordeaux, dans une de ces communes limitrophes qui ne font jamais parler d’elles. Un coin tranquille, accessoirement un peu bourge tendance banlieue chic. La commune se nomme « Le Bouscat », elle a un peu de moins de 24 000 habitants et un hippodrome (avec un joli parc autour, mais je m’égare).
La semaine dernière, un établissement scolaire privé y a été la cible de tags et de graffiti suffisamment préoccupants pour que la police soit saisie. Quelqu’un aurait demandé des renseignements sur cette école, insistant peut-être un peu trop sur son caractère catholique (des religieuses y vivent) pour que cela inquiète. Les parents ne sont pas rassurés et, ceux qui, il y a encore peu de temps, laissaient leurs enfants rejoindre leur école en bus ou en vélo, aujourd’hui se disent qu’il est peut-être plus sage de les accompagner.
J’apprends aujourd’hui qu’un collège public de la même commune est à son tour la cible de tags déroutants, mentionnant, outre des menaces (« vous êtes tous morts »), le nom de Samuel Paty.
Il y a ainsi une ambiance lourde. Peut-être de simples marioles qui jouent, comme on disait autrefois, « à faire l’intéressant ». Peut-être. Sans doute. J’espère que ce n’est que cela. Mais en ces temps poisseux le doute s’instille vite, c’est peut-être aussi cela le terrorisme, même si, par bonheur, il n’y a eu, dans cette bourgade girondine, aucune victime.
Sources : Sud-Ouest et Rue89 Bordeaux