Magazine Talents

Un jour sans fin

Publié le 20 novembre 2020 par Zappeuse
Un jour sans fin

Le premier confinement m’avait, comme à bon nombre de mes contemporains, donner l’impression de plonger pour de vrai dans le film de Bill Murray, sorti en 1993. Certes, point de marmotte, mais la répétition ad libitum d’un temps qui s’étire avait fini par avoir raison de ma patience, et je me souviens, au premier jour du pré-déconfinement, avoir jailli en bord de Garonne comme un diable sortant de sa boite, et je ne vous parle même pas du retour à l’océan …

Ce deuxième confinement est un peu différent : 50 à 60 h de boulot par semaine, en étant sur site plus d’un tiers du temps, font que je n’ai pas le temps de me sentir confinée. Et puis, rejoindre le lycée tous les jours et en revenir, c’est déjà un moyen de prendre l’air et de voir deux ou trois arbres au passage. Cette impression du Jour sans fin tient plutôt aux cours eux-mêmes. J’ai deux classes par niveau. Ces classes étant coupées en deux pour les raisons sanitaires que nous connaissons, je ne fais plus deux fois le même cours, mais quatre. Car il est hors de question de larguer dans la jungle de la complexité du monde des jeunots de 16-17 ans. Il faut leur expliquer, puis, ensuite, bien sûr, leur donner de quoi nourrir leur réflexion à la maison (la fameuse continuité pédagogique assénée par mon ministère adoré). Pas de problème a priori, autre qu’organisationnel (j’ai l’impression de vivre dans mon agenda, ça me réveille la nuit), sauf que, quand le cours du moment porte sur les attentats de 2015, la lourdeur s’installe. Une forme de morosité, d’infinie tristesse. Quatre fois le souvenir de ces moments-là, ce qui, dans le contexte actuel (mon collègue Samuel a été assassiné il y a à peine plus d’un mois), alourdit, outre la charge de travail, la charge mentale.
Le week-end arrive. Je vais me changer les idées en bidouillant le cours sur la Russie de Poutine …


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Zappeuse 1046 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine