La zibeline d’Isabelle Blanche

Publié le 30 novembre 2020 par Christinedb

Où ce Z m’emmène dans la garde robe de Blanche…

Manteau blanc garni de zibeline (Arts Décoratifs)

« Les vêtements de peaux furent d’un grand usage dans les temps de misère et de barbarie du moyen âge….

Au dixième siècle, les lois du pays de Galles évaluaient au même prix les peaux de bœuf, de renne, de renard, de loup et de loutre, c’est-à-dire huit fois autant que les peaux de mouton ou de chèvre. Adam de Brême, auteur de cette époque, cite les peaux de castor et de martre que les Allemands tiraient de la Pologne et de la Russie en échange de leurs draps….

….Le rat blanc, qui produit l’hermine, très-commun en Arménie, se trouve aussi en France, notamment en Bretagne; aussi les anciens ducs de ce pays en avaient-ils décoré leurs armoiries de temps immémorial. Marco Polo met l’hermine, pelleterie tirée des contrées septentrionales de l’Europe, au nombre des plus somptueuses fourrures des Tartares voisins des frontières de la Chine; encore aujourd’hui les chefs ds ces nomades, dont les vêtements ordinaires sont des peaux de cerfs, de daims, de chèvres sauvages et celles des agneaux du Thibet dont la laine est d’une extrême finesse, emploient l’hermine dans leurs habillements de parure, tandis que les Tartares des classes 1nterieures se couvrent de la dépouille grossière de leurs moutons et de leurs brebis. Les chinois emploient souvent des sommes considérables à l’achat des peaux de loutre de mer, fourrure remarquable par une couleur noire de jais, par ses reflets éclatants et par son épaisseur; les peaux des loutres prises dans les mers de la Corée et du Japon sont préférées en Chine à celles qui viennent de la Russie et de la côte nord ouest de l’Amérique…. Les anciens voyageurs manquent rarement de mentionner les fourrures rares et précieuses qui entrent dans le costume des Russes ; Ferdinand Pinto, qui vit des Moscovites complimenter un khan de Tartarie au retour d’une expédition en Chine, remarque qu’ils étaient vêtus de haut-de-chausses, de casaques et de chapeaux , comme les Flamands et les Suisses, et que les plus honorables avaient des robes fourrées de peaux et les autres de martre zibeline leur entrée dans la ville fut très pompeuse…. La martre, ou martre zibeline, est citée dans les ouvrages d’Albert-le-Grand; les anciennes traductions latines des voyages de Marco Polo, la désignent comme une fourrure précieuse sous le nom de pellis zebellina. Pline donne au léopard ou a la panthère celui de varix; en français, vair ou petit gris est le nom de la dépouille d’une espèce particulière d’ écureuils ; ce terme a quelquefois aussi désigné une fourrure composée d’un mélange de peaux d’écureuils de Sibérie et de martre… Bibliothèque des Arts Décoratifs

Dès le treizième siècle, les historiens parlent des peaux de renard bleu , fourrure si estimée de nos jours qu’une seule se vend quelquefois mille roubles en Russie. L’art de teindre les fourrures était connu au douzième siècles on leur donnait de préférence une couleur rouge ; ce sont des fourrures de cette espèce que saint Bernard nomme gula dans ses lettres. L’abstinence de fourrures parut longtemps une mortification très austère, que les princes du moyen âge s’imposaient rarement et toujours par des engagements ou par des vœux….

Jacques Cartier fut envoyé en 1514 par François Ier pour faire des découvertes sur les cotes de l’Amérique, et pour acheter des pelleteries des sauvages du Canada les colons places sous le commandement de Samuel Champlain, fondateur de la ville de Québec en l’année 1608, se livrèrent au même commerce, dont la peau de castor était le principal article; elle servit longtemps dans les échanges ; sa valeur était fixée en général à un écu. Le négoce des pelleteries fixa l’attention des Anglais lorsque le Canada changea de maitres ; des négociants de cette nation s’associèrent dès l’année 1766, pour le faire avec plus d’avantage; en 1787 on adopta des réglements tellement avantageux que les expéditions de la compagnie qui, vers l’année 1769, n excédaient pas quarante mille livres sterling, montaient a plus du triple de cette valeur en 1788. Le produit des chasses du Canada a été, en l’année 1798, de 106,o00 peaux de castor, 2 100 d’ours, 1,50o de renard, 4,000 de renardeau, 4,600 de loutre, 17.000 de rat musqué, 32,000 de martre, 1,800 d’hermine, 500 cuirs de buffle, 6,000opeaux de lynx, 3,80o de loup, 700 d’élan, 25o de daim, etc.; la plupart de ces pelleteries ont été expédiées directement en Angleterre. La chasse des animaux à fourrure est la principale occupation des aventuriers nommés, au Canada , coureurs de bois; ils composent une sorte d’association, et sont guidés dans leurs expéditions, souvent de plusieurs mois de durée, par des sauvages qui ont une connaissance parfaite du pays. Le commerce de pelleteries est, comme on l’a vu, très ancien en Russie et en Pologne; mais les nombreuses découvertes de pays faites sous Pierre 1er, et durant les règnes des impératrices Elizabeth et Catherine, lui ont donné une grande extension ; les fourrures sont le principal article d’échange que les Russes livrent aux Chinois. Les tzars reçoivent annuellement de plusieurs peuplades des impôts et des taxes en peaux et en fourrures. On estimait la valeur des fourrures exportées annuellement de Russie à l’étranger à la fin du dernier siècle, à environ 8o0,000 roubles. La traite des pelleteries qui procura des bénéfices considérables aux négociants russes dès l’année I745, devint encore plus importante en 1785, lorsque les particuliers qui se livraient habituellement à ce commerce se furent organisés en une compagnie qui obtint de grands privilèges. Au nombre des fourrures fournies aux Chinois par la Russie sont une grande quantité de peaux de loutre….

Dans la seule année 18o5, les Anglo-américains ont introduit en Chine 17,000 peaux de loutre achetées sur la côte nord-ouest de l’Amérique. On tire du Chili des fourrures très-estimées, entre autres la dépouille du chinchilla, espèce de mulot dont la peau, au lieu de poil, est couverte d’une laine grise extrêmement douce et fine, qui est assez longue pour être filée. Cet animal vit sous terre, toujours en société, à ce que rapporte l’habile naturaliste chilien Molina, et se trouve surtout dans les provinces du nord de ce pays; la femelle produit deux fois par an; chaque portée est de cinq à six petits. Comme il est très propre , ajoute Molina, on pourrait l’élever dans les maisons ou le produit de sa belle laine payerait amplement son entretien. Les anciens Péruviens employaient la laine du chinchilla à fabriquer diverses étoffes très-estimées. »


Isabelle Blanche Foucher

Non je n’ai pas hérité de la garde-robe de Isabelle Blanche Foucher et encore moins de ses fourrures que je n’aurais de toute façon pas portées.

Isabelle Blanche est née le 9 aout 1838, son père Henry Paul Foucher est dit homme de lettres, sa mère est Célestine Ahn, fille d’un employé de l’administration. Henry Paul et Célestine ne sont pas mariés et convoleront 12 ans plus tard en 1850. Paul Henry a eut entre temps un fils Paul Victor avec une autre femme. Isabelle Blanche vit dans une famille bourgeoise, elle côtoie sans doute de temps en temps les enfants de son oncle Victor Hugo car ce dernier est assez proche de son père. Elle se marie avec Gabriel Auguste Ancelet, l’architecte du Château de Compiègne de 9 ans son aîné. Ils vivent au château et sont régulièrement invités lors des bals ou des réceptions organisées lors des venues de l’empereur Napoléon III et de sa femme. C’est dans ce château que nait en 1869 le premier fils de Gabriel Auguste et d’Isabelle Blanche  : « Gabriel Paul». Dans la légende familiale , on racontait que l’Empereur lui-même était venu, avec son jeune fils de 11 ans féliciter les heureux parents et que le petit prince avait embrassé le bébé. L’empereur charge Gabriel Auguste de construire un théâtre attenant au château. Deux ans plus tard, la petite Marie Paule Odette complète la famille mais ne vivra que 4 ans. C’est à cette époque que j’imagine qu’Isabelle Blanche a une garde robe conséquente avec sans doute quelques  fourrures et pourquoi pas de la zibeline A la chute de l’empire la famille retourne dans leur maison familiale à Paris dans le XXeme arrondissement, anciennement commune de Charonne. Trois autres enfants viendront agrandir la famille, Blanche en 1872 qui ne vivra que quelques mois, puis Charles Prosper en 1874 mon arrière grand-père et enfin Marie Charlotte en 1881 qui décédera à 20 ans de la tuberculose. Isabelle Blanche meurt à 54 ans le 18 juillet 1893, selon ma grand-mère Gabriel Auguste fut inconsolable et ne survit que 2 ans à sa femme. retrouvez la généalogie d’Isabelle Blanche Foucher.

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