Mes roses de Noël aiment la fraîcheur de la véranda, chaque année je m’en offre deux ou trois qui fleurissent de l’Avent jusqu’aux Rois, puis je leur propose plus tard de prendre racines sous les lilas dès que le sol ne sera plus aussi froid. Ainsi d’année en année, mes hellébores font une haie d’hiver aux allées qui s’en trouvent ainsi égayées. Du gel elles ne se méfient pas, au contraire, elles s’en trouvent toutes pailletées à l’approche des fêtes et pourront ainsi se pavaner au Bal de la Nouvelle Année.
J’ai aussi dans un coin, un petit houx à fruits rouges qui pousse collé-serré entre les branches d’un forsythia qui n’en peut mais…
Aucune boule d’ « Au gui l’An Neuf » n’a tenté d’abuser de l’hospitalité de mon saule ou mon pommier, aussi en suis-je réduite à la quérir sur l’étal d’un maraicher qui m’en cédera volontiers une pour trois francs et six sous.
Les rhododendrons, eux, jamais ne cèdent à la pâleur, ils fanfaronnent et ostensiblement montrent à qui veut bien les en féliciter leur feuillage vert et leurs fleurs en boutons déjà prêtes à s’ouvrir aux prochain printemps. Ceux là sont costauds qui ne craignent pas le froid ou quelques engelures, ni les canicules ou les orages de l’été, du 1er Janvier au 31 Décembre ils sont de la même façon habillés sans jamais s’inquiéter ni des usages encore moins des tendances de l’actualité…
Les sapins et autres épineux sont du même acabit, ils ne s’embarrassent pas de fioritures, juste cèdent ils parfois à l’attrait d’une guirlande, mais cet écart, la plupart du temps, leur est fatal…
Je ne vous parle ni des feuillus impudiques dénudés à peine la Saint-Firmin passée , ni des hortensias tout pétafinés aux premières humidités, ou des rosiers qui ne sont plus que cynorhodons et poils à gratter, l’hiver fait du tort aux êtres fragiles ou peu prévoyants, demandez donc son avis à notre Diva de cigale…
De toutes façons, quand les premiers flocons auront peint tout en blanc, rares seront ceux à faire encore les farauds… Pour tenir sa corolle hors des calottes de neige, n’en restera qu’une, peut-être, ma rose, celle des neiges de Noël, qui aura tôt fait de s’en coiffer !… Ainsi apprêtée, elle ne retiendra des frimas qu’une occasion de faire sa coquette et de briller sans la moindre rivale puisque toutes les autres ont perdu, pour un temps, leurs atours…