On en était à décompter ce qui resterait après le passage du percepteur, on regardait la famine inquiéter les patrons de grandes surfaces, on écoutait les discours, on apprenait par la voix des dépêches qu'en Italie un césar relooker venait de se faire voter des lois qui le garantissaient d'avoir à comparaître, on observait les courbes de croissances, le prix des produits pétroliers, celui des matières premières, les cotes de popularités, le top ten, le box office, l'indice furieusement exponentiel des plus grosses infortunes, on analysait, on se laissait séquestrer, prendre au collet doucement, on faisait les valises, mais sans convictions.
Puis du fond de la salle on entendit vaguement, enfin pour ceux qui avaient pu rentrer dans le salon et se caler devant le poste ce fut nettement plus clair ... On entendit Machin, un énervé notoire et à ses heures dessinateur ambigu, traiter le fils d'un notable, d'opportunément convertis ! Ce sur quoi l'autre, appelons le Truc, le traita sans s'interroger d'antisémite ... Mais comme dans le même temps nous étions aussi à tapoter sur internet des aller simples pas cher pour un pays enfin sous développé et que les enfants hurlaient que Euro Dysney c'était ça qu'il nous fallait ! cela nous fit ni chaud ni froid. si ça se trouve, c'était vrai que Machin était antisémite et que Truc était journaliste et que nous n'étions que des veaux sous l'emprise d'une authentique renaissance de la pensée précuite. Après tout ...