Mon cher Victor,
Il y a un an, j'étais en pleine opération gambergeage "vais-je réussir ?". Aujourd'hui, je suis en pleine opération gambergeage "vais-je avoir un poste correct ?".
Il y a un an, je n'avais qu'un mot à la bouche : "concours". Aujourd'hui, c'est "poste".
Il y a un an, je voyais encore les PE2 comme les dieux de l'IUFM, superpuissants et infaillibles. Aujourd'hui, je sais qu'il n'y a d'infaillible que le courage qu'on se donne à être enseignant, à faire du mieux que l'on peut.
Il y a un an, la vie s'ouvrait tout autour de moi, pour moi. Je rêvais de l'Angleterre. Aujourd'hui, je suis encore un peu une English girl, un tout petit peu. Cette magnifique parenthèse me manque encore, parfois. Comme quelque chose qui ne reviendra pas.
Il y a un an la perspective des stages en responsabilité m'angoissait au plus haut point. Aujourd'hui, c'est d'avoir une classe toute l'année qui m'angoisse... Mais m'enthousiasme !
Il y a un an, je faisais ce que je pouvais pour avoir le permis avant ma PE2... Aujourd'hui, je fais ce que je peux pour l'obtenir avant ma prise de poste !
Il y a un an, j'attendais les résultats du concours. Aujourd'hui, j'attends la liste des postes. Aujourd'hui, je vais formuler mes voeux. D'après la rumeur (et les syndicats !) il ne reste que des CLIS, des SEGPA et des Directions.
Ca passe vite, une année, Victor. Tant de choses évoluent. Dans un an, je ne serai plus la même. Ca donne le vertige.