Michaël Glück | [Certains matins les mots]

Publié le 30 décembre 2020 par Angèle Paoli

s'in-disciplinent

vont vers une autre page
un autre livre
oublient
le premier poème

comme l'homme trop affairé
oublie sa douche

certains matins
la prose du jour happe
celui qui s'éveille
le prend aussitôt
dans l'étau de l'utile

certains matins
les paupières encore cousues
il faut laisser aux mots
la chance de se chercher
seuls

Michaël Glück, " Jour après jour, la verdine ", Tenir debout dans le grand silence, Poésie, éditions La Passe du vent, 2020, page 63.