Le passage à l’an 2021 ressemble à celui d’un bateau qui n’a pas vu la marée se retirer et qui glisse et s’écorche sur le fond marin jonché de roches et d’épines, prisonnier du port et de ses sables mouvants.
Ce bateau doit-il demeurer ainsi pour toujours, et s’enfoncer lentement, mais certainement, sous les bancs de sable pourtant connus des grands navigateurs aguerris?
Mais le matelot s’en contrefiche. Il ne voit que le plaisir de mettre pied à terre pour s’empiffrer et s’enivrer de toutes les luxures que le port apporte au point de perdre toute conscience et sombrer dans l’imbécillité extrême.
Voilà ce qui est en train d’arriver avec tous ces égocentriques qui ne voient pas qu’ils sont pareils à ceux sur lesquels ils crachent leur venin. Sous des allures de pseudos scientifiques, ils racontent ce qu’ils croient. Des balivernes. Ils sont incapables de regarder une situation en dehors des statistiques parce que les statistiques les confortent dans leur manque d’intelligence.
Chers récalcitrants, lâchez vos statistiques et positionnez bien vos yeux dans leurs trous et regardez le monde autour de vous.
On s’en câlisse des statistiques, du peu de morts de la Covid-19 comme vous dites. La réalité n’a rien à voir avec les chiffres. La réalité a à voir avec la réalité. Point. Oui on peut blâmer le gouvernement québécois pour ne pas avoir su bien expliquer la situation. Mais pas pour tout. Vous, jeunes et moins jeunes, qui ne croyez pas en la pandémie et qui vaguez à vos occupations comme si de rien était, vous êtes le problème.
La réalité, je vous la donne en mille. Qu’importe qui a amputé le système de santé québécois, nous avons le système que nous avons là, aujourd’hui. Point. Et ce système n’est pas fait pour prendre en charge adéquatement une hausse extraordinaire des patients, toutes maladies confondues. La réalité, d’aujourd’hui, en ce 31 décembre 2020, c’est que le personnel soignant dans les institutions hospitalières est à bout de souffle, et nombreux sont malades. On aurait beau avoir tous les lits de la planète, un lit sans personnel spécialisé pour prendre soin du malade, ça ne donne rien.
Le je-m’en-foutisme des gens depuis les derniers mois s’est traduit en augmentation du nombre de malades dans les hôpitaux. Ceci veut dire que si les comiques continuent à faire les caves et à ne pas respecter les mesures sanitaires, nous arriverons sous peu à saturation dans les hôpitaux. Ceci veut dire que les médecins vont devoir, contre leur gré, contre leur code de déontologie, contre leur cœur, choisir qui ils vont soigner et qui ils vont laisser mourir, toutes maladies confondues.
Au printemps dernier, j’ai entendu une entrevue avec un médecin italien pleurer et supplier pour de l’aide pour ne plus avoir le choix déchirant de la vie ou de la mort.
Je m’en câlisse de ce que vous pensez, que le gouvernement veuille nous mettre une puce ou autre, qu’importe. Mais SVP, SVP, SVP, SVP, observez les mesures sanitaires de manière stricte pour que nos docteurs n’aient pas à prendre de décisions déchirantes. Et puis, rappelez-vous, cette personne qu’on condamnera à mourir, ce pourrait être un de vos proches ou bien vous-mêmes.