Encore un drame étudiant !

Le monde étudiant lyonnais est une fois de plus sous le choc après la défenestration d’un étudiant du 4ème étage de sa résidence universitaire. Dans un mail interne, Eric CARPANO, le président de l’université Lyon 3, a indiqué hier dimanche : « Il est actuellement hospitalisé. Son état est très préoccupant. »
Ci-après un lien vers un article relatant ce fait : lien .

Après avoir annoncé la mise en place d’une cellule de soutien psychologique, le président de l’université Lyon 3 indique dans son mail :
« Il ne nous appartient pas à ce stade de chercher une explication à ce geste.
« Il rappelle toutefois la grande vulnérabilité des étudiants que la situation sanitaire vient amplifier.
« La fermeture des universités, les cours à distance, l’arrêt des activités sportives, culturelles et festives ont favorisé l’isolement et la détresse psychologique. La situation économique a précipité les plus fragiles dans la précarité. Un drame humain se joue que nous ne devons pas occulter.
« Ceci nous questionne sur notre rôle et notre responsabilité collective : nous devons réagir ! »

Ce drame fait échos à une précédente tentative de suicide d’un étudiant qui s’était immolé par le feu en septembre 2019 pour dénoncer la situation de précarité étudiante.
Voir deux articles sur le sujet : un premier article de médiapart qui diffuse la lettre qu’il avait laissé, et un article sur une des manifestations de soutien qui s’en est suivie (ici).

Il est évidement difficile de ne pas mettre en perspectives ces deux actes.

Aussi, nous ne pouvons que nous ranger derrière les propos d’Eric CARPANO dans son mail d’hier lorsqu’il souhaite que soit envisagé « la question de la lutte contre la précarité étudiante », même si elle « dépasse évidemment l’échelle de l’établissement [de l’université de droit et philosophie Lyon 3] qui ne peut agir qu’à la mesure de ses moyens. » Le président affirme fortement qu’il « s’agit d’une urgence nationale qui implique une action de très grande ampleur. Les universités et les autres établissements d’enseignement supérieur doivent s’unir pour interpeller les pouvoirs publics mais aussi se mettre au travail sans délai pour dresser un état de lieux de la situation et proposer ensemble des dispositifs adaptés et à effet immédiat. »

Eric CARPANO conclue en disant que « dans ce moment difficile nous devons restons solidaires. »

Cette précarité étudiante est un autre volet de la précarité générale accordée à l’éducation dont plusieurs faits divers ont souligné d’autres facette ces derniers temps, je pense notamment au suicide de Christine Renon (ici).

L’éducation et l’enseignement représentent notre premier investissement pour bâtir notre avenir commun, celui de nos enfants. De la même manière qu’une prise de conscience commence à avoir lieu dans le domaine de la préservation de l’environnement et de la lutte contre le dérèglement climatique, il me semble important que l’instruction soit perçue comme un secteur névralgique pour donner à chacun l’opportunité d’être un acteur du monde de demain. Il s’agit de revaloriser les professions, les filières, les conditions de travail de chacun, enseignants et apprenants. Un sursaut est-il possible pour édifier une éducation et un enseignement pour demain « quoi qu’il en coûte » ?

éé