Palette rose matinale…

Ce matin, je ne sais par quelle polissonne impertinence, voilà que le ciel était rose !

Une timidité surprenante pour l’astre qui illumine nos jours, étonnement il paraissait se lever en catimini derrière le petit bois en face de chez moi pour nous embrouiller sur l’heure qu’il était, comment pouvait-il penser que personne ne s’en apercevrait !!!

Le spectacle, il est vrai, valait d’ouvrir plus tôt ses volets ! Le ciel encore un peu barbouillé des brumes nocturnes, un peu déconcerté par cette « fête à bras »(*) improvisée, hésitait tout bonnement sur le choix de son vêtement à enfiler pour la journée ! « Voyez-vous ça », lui disait le soleil amusé, « que de coquetterie pour un firmament dont le vestiaire est pourtant bien achalandé ! Que diable, dépêchez-vous, puisez donc dans celui de votre compère arc-en-ciel, vous devriez y trouvez « chaussures à vos pieds » !

Au bout d’un moment, tout d’azur rosé entouré, le soleil se figurât participer à quelque dessin animé où, une princesse aux joues carminées, aurait décroché le rôle convoité de pouvoir décider, d’un simple froncement du nez, de la couleur des cieux ! Je vous laisse imaginer quel bazar elle provoquât en mettant ce petit matin sur son « tralala » !… Elle ne s’en tirât pas si mal, à condition que vous soyez comme tout peintre, inspiré par une palette colorée… Enfin, la matinée s’étirant, elle se lassât de ses badigeonnages et laissât Phébus présider à ce lever du jour comme il l’a toujours fait ! Depuis c’est une voûte resplendissante qui s’est installée au-dessus des sapins voisins, il semblerait qu’elle s’y trouve bien et daigne, pour aujourd’hui du moins, nous faire compagnie ensoleillée…

(*) « fête à bras » : « demain c’est fête à bras » signifie qu’il faut se coucher tôt en prévision de se lever de même pour une journée de dur labeur.

« Si chaque soir je décrivais le lever du soleil et que je le visse chaque matin, je m’écrierais comme les enfants: Encore, encore »! De Johann Paul Friedrich Richter.