Un après-midi sans Bacri... Le premier d’une longue série…Cette année décidément n’a pas tardé à faire un premier faux pas… Ils se seraient donné le mot tous ces troubadours qu’on aimait bien ?… Avant lui, Hossein, Brasseur, Yordanoff, Lonsdale, Bedos, Piccoli, Rochefort et tant d’autres… Quelle tristesse de les voir nous quitter les uns après les autres en nous laissant orphelins de leurs talents !
Cette impression que tout « fout le camp » de plus en plus souvent et de plus en plus vite… Une avalanche de chagrins programmés… Bien sûr, puisque c’est toute une époque, la nôtre justement, qui prend la poudre d’escampette. Ainsi, autour de nous, le paysage se transforme et nous apparait beaucoup moins familier, vieillir c’est aussi avoir marché plus longtemps que les autres, et se retrouver chaque jour un peu plus seul dans un pays où on ne croisera bientôt plus que des inconnus…
Ce garçon « ronchonchon » avait un sourire désarmant, il savait comme personne cacher son coeur débordant sous son air grognon. Son regard teinté de pudique tendresse faisait mentir son menton dépité, il suffisait d’un rien de gentillesse pour que ce faux misanthrope se laisse amadouer !
Comment vous en vouloir ?… Quitter ce monde devenu bien triste n’est finalement pas une si grande surprise… Mais il le sera encore davantage sans vous pour nous faire rire, frissonner, rêver… Ils en ont de la chance tous ceux que là-haut vous allez retrouver ! Quel théâtres enchantés, quels scénarios alambiqués allez-vous maintenant pouvoir imaginer !!! Avez-vous pensé, au moins, à laisser quelques devoirs de vacances aux jeunes premiers qui vont tenter de vous succéder ? Parce que je m’inquiète qu’ils n’aient pas pris la mesure de ce que vous leurs léguiez…
Nous qui pleins d’espoir, comptions les jours avant de remplir à nouveau toutes ces salles vidées par ce satané virus, les retrouverons nous vraiment sans vous, à moins de devoir nous plonger dans les archives de l’INA ?... Dans cet ultime « clap », comprenez bien que c’est aussi un bout de nous qui disparait, tant de souvenirs sont liés aux fauteuils rouges où vous nous conviiez… Ne nous reste qu’à tenter vainement de nous adapter, il nous faut doucement lâcher prise sur ce qui ne nous « appartient » plus, ou seulement dans nos mémoires, et c’est là, justement, que reposeront tous les jolis souvenirs qu’ensemble nous avons engrangé…