Une de "Charlie-Hebdo" (13 janvier) par Alice.
+ Avec le départ de Donald Trump, les caricaturistes du monde entier perdent un de leurs principaux sujets d'inspiration, d'autant plus que Joe Biden, son remplaçant, a le charisme d'une endive cuite.
C'est particulièrement vrai de "Charlie-Hebdo", qui ne "lâche" Donald Trump depuis quelques mois que pour s'attaquer au président turc Erdogan.
Plus monarchique encore que le Royaume-Uni, la France est mal placée pour donner des leçons de démocratie à D. Trump. Aux yeux des médias français, celui-ci a surtout l'inconvénient de donner de la démocratie américaine une image moins policée que B. Obama ou J.-F. Kennedy (image fausse et fabriquée par les médias).
Quant au port d'armes, qui donnait l'impression télévisuelle d'une tentative de coup d'Etat des partisans de Donald Trump rassemblés aux abords du capitole, il est pour beaucoup de citoyens américain l'emblème d'un Etat de droit démocratique où la confiscation des armes par l'Etat comme en France, au profit de l'armée ou de la police, est perçue comme une atteinte intolérable au droit individuel par beaucoup de citoyens.
+ La censure récente d'un dessin de Xavier Gorce par la rédaction de "Le Monde" (ci-dessus) est assez éclairante sur le procédé de grands médias qui se targuent par ailleurs de défendre la "liberté d'expression".
En effet, tant que Xavier Gorce se moquait du mouvement des Gilets Jaunes, en quoi il s'était distingué au cours de cette fronde, la rédaction n'y trouvait rien à redire, bien au contraire. Mais quand il dessine sur le thème explosif des moeurs sadiques des élites françaises, quelques protestations de lecteurs indignés suffisent à pousser la rédaction à retirer le dessin qu'elle avait publié.
+ "Le Canard enchaîné" (20 janvier) se fait un devoir de combattre le "complotisme" qui sévit sur le site internet "France-Soir". Celui-ci offre notamment une tribune aux médecins qui contestent la politique de santé du gouvernement, mélange d'autoritarisme et de fantaisie qui incite pourtant à la qualifier d'"ubuesque". En feuilletant la presse anarchiste (antirépublicaine) du XIXe siècle où A. Jarry trouva à s'employer, on constate qu'elle s'emploie à ridiculiser la religion du progrès technique, dont l'humanité a subi entre-temps les conséquences dramatiques. Pratiquement on peut dire que la presse satirique a été étouffée au cours du XXe siècle par cette religion du progrès, supportée aussi bien par l'idéologie de gauche que par l'idéologie de droite.
Le caricaturiste Lefred-Thouron dans le "Canard" se montre néanmoins ironique à l'égard de la campagne de vaccination dont le gouvernement attend des miracles, mais qui se heurte à la réticence des premiers concernés : les résidents des Ehpad (on ne sait si ce sont les plus gâteux qui sont les plus réticents, ou au contraire les moins séniles).