Dans un mouchoir de poche, façon régate de quelques heures. Ces marins du Vendée Globe m’épatent une fois encore. Ils se tapent un tour du monde à la voile en solitaire, un long voyage semé d’embûches, d’OFNI et d’avaries, et les cinq premiers arrivent quasiment en même temps, comme s’ils venaient de faire trois ronds dans l’eau dans la baie de La Baule. Pour le classement définitif, il faut attendre encore un peu, les navigateurs ayant participé au sauvetage de Kevin Escoffier bénéficiant de compensations. Toujours est-il que la ligne a été franchie à 20 h 39 par Charlie Dalin et qu’il vient de mettre pied à terre aux Sables d’Olonne, 80 jours 6 heures 15 minutes et 47 secondes après le départ de cette course décidément pas comme les autres.
Il y a une dizaine de minutes (21 h 40, donc), Boris Hermann a heurté un bateau de pêche, ce qui est rageant si près du but. Les arrivées de Louis Burton, Thomas Ruyant, Yannick Bestaven, et, malgré tout, de Boris Hermann, sont attendues dans la nuit. Et je ne ferai pas mienne la phrase de Michel Malinovsky (1979), « Seule la victoire est jolie » : quel que soit leur classement, et même s’ils n’ont pas pu terminer l’aventure, la course effectuée par ces marins est définitivement magnifique.